La Pause Simone de l'été de Fiona Schmitt : Y a-t-il un âge minimum pour parler du double standard sexiste du vieillissement ?

Hello à tou.te.s, je m'appelle Fiona Schmidt, je suis autrice et militante féministe. Mon dernier livre, Vieille peau, vient de paraître aux éditions Belfond. J'aime : écrire, lire, faire la cuisine, la manger et en parler, voyager seule, bricoler des trucs, les chats, la couleur rouge, les tatoueuses, marcher pieds nus, et la Méditerranée.

J’ai 41 ans, et du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours été mal à l’aise avec mon âge, comme s’il était un vêtement mal ajusté, emprunté à quelqu’un d’autre. La puberté m’a sauté dessus sans crier gare, alors que j’avais à peine dix ans. À partir de là, les adultes ont indexé leur comportement sur les transformations de mon corps : parce que j’avais l’air mûre, ils et elles présumaient que je l’étais. Alors que j’étais encore enfant, j’attirais les regards et les compliments d’hommes qui avaient au moins le double de mon âge, et les recommandations des femmes de mon entourage pour m’éviter les "problèmes". J’étais fière d’être "mûre pour mon âge" et "par rapport aux garçons", comme si j’avais choisi d’être précipitée dans l’âge adulte avant eux. Leur puberté ne doit pas être facile à vivre non plus, bien sûr, mais le fait est que les transformations de leur corps n’entraînent pas de tels bouleversements dans leur vie. Personne ne les sexualise partout, tout le temps. Personne ne les met en garde contre les réactions que les changements de leur corps sont susceptibles de provoquer chez les personnes du genre opposé. Ils ne sont pas brusquement (...)

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