La pause Simone : Pourquoi se branler est politique

La semaine dernière, je surprends une conversation dans le métro et il m’est très - très - difficile de ne pas intervenir. Une jeune femme confie à son amie : “Il faut vraiment que je me trouve un mec, ça fait longtemps que j’ai pas joui.“ Cette dernière, au lieu de lui rétorquer quelque chose comme “Pourquoi tu ne te fais pas jouir toi-même ?“, répond timidement : “Ouais, je comprends… C’est relou.“ Dans ma tête, ça défile. C’est relou ?! Ma sœur, ce qui est relou c’est de conditionner ton plaisir à la présence d’un homme dans ta vie ! Attendez les filles, vous descendez à quelle station ? Vous avez quel âge ? Il n’est jamais trop tard pour découvrir le pouvoir de la masturbation… Allons prendre un café ! Malheureusement, je garde la bouche fermée. Mais je n’ai pas arrêté d’y penser, d’autant plus que j’ai reçu deux livres passionnants sur le sujet : Oh My Gode d’Amandine Jonniaux, une “enquête vibrante sur les dessous des sextoys“, et Éloge de la masturbation - Pour une sexualité libre de Philippe Brenot, tous deux parus récemment aux éditions La Musardine. En 2024, vous avez peut-être l’impression - comme moi - que nous entendons beaucoup parler du désir, du plaisir féminins et du clitoris mais, comme l’écrit Philippe Brenot, “la masturbation reste le tabou le plus intime de la morale sexuelle occidentale“. Quand je fais la démarche de discuter avec (ou d’espionner) des personnes qui ne me ressemblent pas (c’est-à-dire qui ne sont pas des féministes revendiquées et des followers (...)

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