Le personnage de Hamlet vu par un psychanalyste

Son père, roi de Danemark, est assassiné. Sa mère se remarie avec son oncle, également frère et meurtrier de son géniteur. Le fantôme de son paternel revient lui ordonner de le venger. Ophélie, son amoureuse, meurt noyée. Sa mère décède empoisonnée et lui-même tue son beau-père et est tué. On ne peut pas dire que, pour le prince, ce soit la franche rigolade. Si, chez lui, on est mort, ce n'est surtout pas de rire.

To be or not toubib

Au Moyen Age, époque à laquelle vit Hamlet, les disciples de Freud se comptaient sur les doigts d'une main coupée par une épée : il n'y en avait aucun. Malgré l'absence cruelle de psychiatres, Hamlet, précurseur dans l'âme (torturée), est un fervent adepte de l'introspection, à travers de longs monologues – il y en a sept dans la pièce. Mais, polytraumatisé par une succession de tragédies, il aurait fallu une armée de psychanalystes à son chevet, tant tout est pourri au royaume de Danemark.

S'ils avaient existé, ils auraient essayé d'agir sur sa problématique majeure : la mélancolie, engendrée par le fait qu'il est en proie au fantomatique, et qui se manifeste par une inhibition. Avec un père qui continue à être au-delà de sa mort – il apparaît sous la forme d'un spectre – mais aussi en ayant des hallucinations, puisque Hamlet voit Ophélie alors qu'elle est morte. Il n'est pas fou, mais il simule la folie pour montrer que le monde dans lequel il est plongé n'est plus fondé sur la...

Lire la suite sur Femina.fr

A lire aussi