Le personnage de Picsou vu par un psychanalyste

Créé en 1947 par Carl Barks, le canard le plus riche du monde, ancien cireur de chaussures, issu d'une famille écossaise ruinée, parti de rien, a vécu dans la précarité avant d'être gaga de son magot accumulé à gogo. A défaut de nager dans le bonheur – la pingrerie isole –, il se complaît à plonger dans son coffre-fort, comme si tout ce liquide pouvait aussi symboliser le liquide amniotique, l'univers réconfortant et contenant d'avant sa naissance. Oui, psychiquement, Picsou est loin d'être sa caricature.

Un conflit de canard inconscient

Qu'a trouvé l'harpagon de Disney pour supporter le monde (effrayant), l'aléatoire, la mort, l'amour ? Le stockage de l'argent, afin de se rassurer et de maîtriser la réalité qui l'entoure. Faire fructifier son trésor sans en profiter, c'est là la plus grande des jouissances. Les sous sont alors des fétiches, des remparts de protection contre tout ce qui peut lui échapper. Chez Picsou, grand angoissé chronique, la fonction première de l'argent, celle de la transaction pour obtenir l'objet de son désir, est pervertie. Le coffre-fort devient alors le coffre-forteresse. Evidemment, son histoire personnelle ne casse pas trois pattes à un canard et a contribué à ses névroses : le spectre de la ruine et la peur de la misère se sont transmis. Ajoutez à cela les diverses attaques dont Picsou est victime de la part, entre autres, des frères Rapetou, et vous obtenez un personnage à tendance...Lire la suite sur Femina.fr

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