Pesticides dans les salades : l’alerte de « 60 millions de consommateurs » sur la contamination des produits bio

L’association 60 millions de consommateurs alerte sur la quantité de pesticides trouvés dans les salades en sachet (photo d’illustration lors du Salon international de l'alimentation).
PHILIPPE DESMAZES, - / AFP L’association 60 millions de consommateurs alerte sur la quantité de pesticides trouvés dans les salades en sachet (photo d’illustration lors du Salon international de l'alimentation).

ALIMENTATION - Cette enquête va vous donner envie de bien rincer vos salades. L’association 60 millions de consommateurs alerte ce jeudi 28 mars sur la présence de résidus de pesticides et de molécules « cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR) » dans plusieurs références de salades trouvables en supermarchés.

Plan Ecophyto : Pourquoi les apiculteurs reprennent le flambeau de la mobilisation agricole

L’association a passé au crible vingt-six salades en sachet : des laitues classiques et iceberg ainsi que des mâches. Ce type de salades déjà découpées, lavées et prêtes à la dégustation sont particulièrement appréciées des Français, si bien que sept foyers sur dix en achètent, selon 60 millions de consommateurs.

Or sur les 26 références analysées, dont certaines bio, seulement cinq n’ont présenté aucune contamination aux pesticides. « Pour le reste, nous avons détecté une moyenne de 3,8 résidus de pesticides par salade contaminée… Sachant que nos analyses ont identifié 28 molécules différentes », explique l’association. Parmi ces molécules, huit sont suspectées d’être « cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR) », selon la classification établie par l’agence européenne Echa (European Chemicals Agency).

Des quantités réglementaires, mais gare à l’effet « cocktail »

« Si les quantités de résidus retrouvés restent dans les limites réglementaires, à raison de 3,8 molécules retrouvées en moyenne par salade, on est en droit de s’interroger sur un possible effet cocktail », estime 60 millions de consommateurs. « Il y a d’autres sources de résidus de pesticides dans l’alimentation », précise Patricia Chairopoulos, la journaliste en charge de l’enquête. « Toute cette accumulation peut finir à terme par augmenter le risque de certaines maladies chroniques », prévient-elle auprès de franceinfo.

L’enquête pointe surtout un problème d’information et de transparence des marques envers les consommateurs. Par exemple, un pesticide CMR a été retrouvé dans une laitue Florette pourtant labellisée « sans résidu de pesticides ». Plus déroutant encore, sa voisine de la même marque et en version classique ne contient, elle, pas de CMR.

Autre cas de figure : la mâche de la marque Carrefour bio. L’association y a trouvé des résidus d’un herbicide, le dichlobénil, interdit d’usage depuis 2010. « Au vu des quantités importantes (...) on peut penser à un usage délibéré », estime 60 millions de consommateurs. Carrefour explique au contraire que cet herbicide, rémanent dans les sols, indique une contamination fortuite de l’environnement.

Dans tous les cas, il est recommandé de relaver la salade avant de la consommer. Cela retire une partie des résidus, mais pas tous car « certains ne sont pas solubles dans l’eau », rappelle Patricia Chairopoulos.

À voir également sur Le HuffPost :

Le prix des chocolats de Pâques a augmenté de 5 % par rapport à l’année dernière

On ne sait pas ce qu’on mange dans deux tiers des produits transformés, selon l’UFC-Que Choisir