Peut-on calmer son mal de gorge avec un anti-inflammatoire ?

Le 27 avril 2023, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a alerté sur l’utilisation inappropriée de médicaments aussi courants que l’ibuprofène et le kétoprofène. Ces anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS), en vente libre sans ordonnance jusqu’à certaines doses (25 mg pour le kétoprofène et 200 mg pour l’ibuprofène), sont largement utilisés pour calmer la douleur par exemple dans les infections ORL (angine, rhinopharyngite, toux…).

Or, les Centres régionaux de pharmacovigilance ont signalé en mars 2023 des complications infectieuses graves, et même des décès, liés à l’usage de ces médicaments dans certaines circonstances. Ce type d’alerte n’est pas nouveau. Ces effets indésirables sont connus de longue date. Mais ils interviennent dans un contexte particulier. Depuis la fin 2022, on assiste en effet à une recrudescence des infections à streptocoques A, notamment des angines et des scarlatines, des pathologies qui peuvent s’aggraver très sérieusement dès lors qu’on les traite avec un AINS. Selon l’ANSM, ces complications peuvent survenir sur de très courtes durées de traitement (2 à 3 jours) et y compris lorsque le médicament anti-inflammatoire est associé à la prise d’un antibiotique.

Pourquoi les anti-inflammatoires peuvent-ils aggraver une infection ?

Plusieurs mécanismes sont en jeu, comme l’explique le Pr Dominique Deplanque, président...

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