Philippe Torreton très remonté contre les exilés fiscaux : "Tu veux qu’on te laisse avoir le beurre et l’argent du beurre et le cul de la crémière"

Ce lundi 29 août 2022, France 2 diffuse le premier épisode de sa nouvelle série, "Et la montagne fleurira". L'occasion de retrouver Philippe Torreton au casting, un acteur très engagé en politique, qui n'avait pas hésité à s'en prendre à plusieurs stars, les accusant d'exil fiscal.

Fils de la militante syndicale Claudine Lehoc, Philippe Torreton a deux passions dans la vie : le théâtre, et la politique. Considéré comme l'un des grands noms du théâtre et du cinéma français, il s'est aussi illustré de par son engagement dans la vie publique et en politique. Il a en effet été conseiller de Paris, élu dans le 9ème arrondissement de la ville entre 2008 et 2010, au côté de Bertrand Delanoë. Un passage bref qui a été marqué par le titre peu flatteur de second élu le plus absent au Conseil de Paris en 2010, année qui marque la fin de sa carrière politique personnelle. Mais depuis, l'acteur a régulièrement pris parti pour des candidats, de François Hollande à Yannick Jadot. Et il n'a pas hésité à prendre la parole sur des sujets polémiques, quitte à se mettre certains de ses confrères à dos.

Une tribune à charge contre Gérard Depardieu

En 2012, dans les colonnes de Libération, Philippe Torreton publie une tribune intitulée "Alors Gérard, t'as les boules ?" dans le cadre du dossier du quotidien national "Depardieu, la grande évasion". Dans cette lettre ouverte, le comédien reproche à son confrère d'avoir cédé aux sirènes de l'exil fiscal en s'installant en Belgique, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne mâche pas ses mots : "Tu ne veux plus être Français…? Tu quittes le navire France en pleine tempête ? Tu vends tes biens et tu pars avec ton magot dans un pays voisin aux cieux plus cléments pour les riches comme toi ?", attaque-t-il avant d'enchaîner : "Mais Gérard, tu pensais qu’on allait approuver ? Tu t’attendais à quoi ? Une médaille ? Un césar d’honneur remis par Bercy ? Tu pensais que des pétitions de soutien de Français aux RSA allaient fleurir un peu partout sur la Toile ? Que des associations caritatives allaient décrocher leur Abbé Pierre, leur Coluche encadrés pour mettre ta tronche sous le plexi ? Le Premier ministre juge ton comportement minable, mais toi, tu le juges comment ? Héroïque ? Civique ? Citoyen ? Altruiste ? Dis-nous, on aimerait savoir…"

Très remonté, Philippe Torreton accuse l'acteur de vouloir "avoir l’exil fiscal peinard, qu’on te laisse avoir le beurre et l’argent du beurre et le cul de la crémière qui tient le cinéma français… Tu voudrais qu’on te laisse t’empiffrer tranquille avec ton pinard (...). Le problème, Gérard, c'est que tes sorties de route vont toujours dans le même fossé : celui du je ne pense qu'à ma gueule, celui du fric, des copains dictateurs, du pet foireux et de la miction aérienne, celui des saillies ultralibérales." Et Philippe Torreton n'hésite pas à conclure par un message qui signifie clairement "Bon débarras" : "Tu votes pour qui tu veux, et tu fais ce que tu veux d'ailleurs, mais ferme-la, prend ton oseille et tire-toi, ne demande pas le respect (...). On va se démerder sans toi pour faire de ce pays un territoire où l’on peut encore, malgré la crise, se soigner correctement, où l’on peut accéder à la culture quelle que soit sa fortune, où l’on peut faire des films et monter des spectacles grâce à des subventions obtenues en prélevant l’impôt (...). Adieu."

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Des reproches de la part de nombreux acteurs

Ces mots durs, mais qui avaient été salués par bon nombre de Français, n'ont pas reçu le même accueil du côté du show business. Ses détracteurs ont pointé du doigt ses nombreuses absences au Conseil de Paris, tandis que plusieurs personnalités ont pris la défense de Gérard Depardieu. À nouveau dans les colonnes de Libé, Catherine Deneuve, habituée des tribunes, reprochait ainsi l'attitude de Philippe Torreton : "Ce n'est pas tant Gérard Depardieu que je viens défendre, mais plutôt vous que je voudrais interroger. Vous en prendre à son physique ! À son talent ! "Ce gâchis" dont vous parlez… De quel droit, de quel souci démocratique semblez-vous animer votre vindicte salissante ?", s'interroge-t-elle avant de poursuivre : "C'est un homme vacillant que vous attaquez. Il ne donne en pâture que lui-même, une fuite en avant sans doute, des désirs matériels qui ne seront jamais assouvis et toutes ses activités qui doivent noyer son chagrin. L'homme est sombre, mais l'acteur est immense et vous n'exprimez finalement que votre rancœur."

De son côté, Fabrice Luchini avait réagi aux propos de Philippe Torreton dans les colonnes de Sud Ouest, affirmant : "Depardieu, c'est un ami. Et je ne juge pas mes amis. Par contre, ceux qui jugent Depardieu, surtout s'ils sont acteurs, ils devraient juger aussi leur filmographie. Quand on attaque Depardieu, il faut avoir une filmographie solide. (...) C'est suicidaire de se confronter à un monument du cinéma." Quant à Gad Elmaleh, l'humoriste se fendra d'un simple tweet assassin : "Philippe Torreton. C'est pas en tapant sur les grands qu'on rentre dans leur cour. Je comprends ton mal de notoriété mais tu es si petit..."

La petite revanche de Philippe Torreton sur Gad Elmaleh

Certains diront qu'il vaut mieux balayer devant sa porte avant de dire quoi que ce soit, car cette petite remarque de Gad Elmaleh, Philippe Torreton ne l'a pas oubliée. Et il n'a pas hésité à la ressortir quelques années plus tard, quand l'humoriste a lui-même été accusé d'exil fiscal. En 2015, le journal Le Monde a révélé qu'il avait possédé de 2006 à 2007 un compte en suisse alimenté à hauteur de 80.000 euros, avant de régulariser sa situation auprès du fisc. Interrogé par France Info, Philippe Torreton a fait preuve de philosophie : "Je crois que HSBC a répondu pour moi, il y a un fameux proverbe africain qui dit ‘quand on grimpe au cocotier, vaut mieux avoir le cul propre'." Un petit retour de bâton bien senti.

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