Phobie scolaire : analyse d'un phénomène en hausse

La phobie scolaire était rarissime, elle se développe à grande vitesse. Une vraie crise de la transmission.

J'ai toujours détesté l'école », a déclamé Clara Morand, 20 ans, pendant un concours d'éloquence à Sciences po. La jeune fille, quasiment déscolarisée durant quatre ans, est devenue la porte-parole de la phobie scolaire sur les réseaux sociaux. Sa vidéo a généré trois millions de vues, et tout autant de remerciements de la part des jeunes en rupture avec l'institution scolaire. Et ils sont nombreux, ceux qui, devant le portail, sont pris de vertiges, de nausées ou de tremblements…

Une crise de confiance envers les adultes

La phobie scolaire, jadis rarissime, ne l'est plus. C'est un raz-de-marée chez les psychologues et l'un des premiers motifs de consultation. La Pr Marie-Rose Moro*, directrice de la Maison des adolescents de l'hôpital Cochin, à Paris, a vu arriver les premiers cas en 2010 : « Ils étaient exceptionnels. Le nombre a augmenté continûment. Aujourd'hui, c'est devenu une manière collective d'exprimer un malaise intime. » Le phénomène reste très diffcile à quantifier.

D'après une étude de l'Inserm, 4,8 % des collégiens et des lycéens en souffriraient. Mais le chiffre regroupe à la fois les exclus, les décrocheurs et les réels angoissés. Selon Christine Baveux, responsable et coordinatrice de la scolarité à la Maison des adolescents, ce phénomène de société révèle une véritable crise de confiance envers les adultes. « Pendant la crise du Covid-19, ceux-ci ont fait preuve d'incohérence. Cela a laissé des...

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