Pizzas Buitoni : Nestlé ferme l’usine de Caudry définitivement

Un an après le début du scandale sanitaire autour des pizzas Buitoni, Nestlé ferme définitivement son usine controversée.

ALIMENTATION - L’épilogue d’un scandale sanitaire. Ce jeudi 30 mars, Nestlé a annoncé la fermeture définitive de l’usine Buitoni de Caudry, un an après le début de l’affaire des pizzas contaminées à l’E.coli.

Le sort du site, dont l’activité est déjà suspendue depuis début mars en raison, selon Nestlé, d’une chute des ventes, a été dévoilé aux syndicats lors d’une réunion.

Nestlé s’engage à toutefois à ne pas licencier les 140 salariés avant janvier 2024, délai mis à profit pour rechercher un repreneur.

« Aucun licenciement ne sera notifié avant le 31 décembre 2023 », précise le groupe dans un communiqué à l’AFP. Nestlé « s’engage en parallèle à lancer un processus de recherche de solution de reprise solide et pérenne pour l’usine » et à proposer aux salariés « une opportunité de reclassement interne ».

Le site est au cœur du scandale pour avoir produit les pizzas surgelées à pâte crue de la gamme Fraîch’Up, qui pourraient avoir provoqué la mort de deux enfants et l’intoxication de dizaines d’autres par la bactérie Escherichia coli. Une information judiciaire est ouverte depuis mai dernier à Paris pour homicide involontaire dans le cas de deux victimes et blessures involontaires pour 14 autres, selon une source judiciaire.

Le groupe avance « une contamination de la farine » comme explication « la plus probable » de la présence de la bactérie sur ses pizzas.

Mais d’autres causes possibles sont évoquées : selon la préfecture, des inspections des autorités sanitaires avaient mis en évidence « la présence de rongeurs » et le « manque d’entretien et de nettoyage des zones de fabrication » dans l’usine.

« Le processus de recherche de reprise d’activité » sera « la priorité des prochains mois, ainsi que le dialogue social sur le projet de cessation d’activité », insiste Nestlé dans son communiqué.

« Je regrette que Nestlé n’ait pas trouvé de solution », mais ce n’est pas « la fin de l’histoire » pour le site, a réagi le ministre délégué à l’industrie Roland Lescure auprès de l’AFP.

« Nestlé s’est engagé à trouver un repreneur, je considère qu’il y a une obligation de résultat », a-t-il insisté. Le groupe a aussi annoncé une contribution exceptionnelle de 3 millions d’euros en faveur de l’emploi sur le territoire du Cambraisis, doublant l’apport promis par l’Etat, a-t-il relevé.

Une centaine de salariés se sont réunis au petit matin devant l’usine, dont les grilles ont été recouvertes de croix noires avec le nom de chacun, sa date d’embauche et le 30 mars 2023 comme fin symbolique. « Nestlé rassasié, salariés accablés », pouvait-on lire sur une banderole à l’entrée.

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