La plainte du prince Harry pour atteinte à la vie privée jugée recevable

La plainte du prince Harry pour atteinte à la vie privée jugée recevable

Le prince Harry se dit « ravi » que la plainte qu'il a déposée contre l'éditeur du Daily Mail pour atteinte à la vie privée puisse se poursuivre, après la décision rendue vendredi (10 novembre 23) par un juge de la Haute Cour du Royaume-Uni.

Le duc de Sussex, Elton John, son mari David Furnish, Elizabeth Hurley, Sadie Frost, l'homme politique Simon Hughes et la militante antiraciste Doreen Lawrence accusent Associated Newspapers d'avoir commis des « violations flagrantes de la vie privée » en recueillant illégalement des informations. Ils affirment que ces pratiques comprennent l'écoute et l'enregistrement d'appels téléphoniques, la mise sur écoute de voitures et l'obtention illicite de dossiers financiers et médicaux privés.

Associated Newspapers nie les allégations des plaignants, mais a cherché à faire rejeter l'affaire, en déclarant que de nombreuses allégations avaient dépassé le délai de prescription. Toutefois, dans un arrêt de la Haute Cour, le juge a déclaré que le défendeur n'avait « pas été en mesure de "démonter" les revendications de ces plaignants » et que l'affaire pouvait donc suivre son cours, c'est-à-dire aller jusqu'au procès.

Les avocats du prince Harry ont salué cette décision dans une déclaration à Variety : « Nous sommes ravis de la décision rendue aujourd'hui, qui permet à nos plaintes concernant des activités criminelles graves et des violations flagrantes de la vie privée par les titres du Mail d'aller jusqu'au procès. La Haute Cour a rejeté “sans difficulté” la tentative d'Associated Newspapers. En effet, le juge a estimé que chacune de nos plaintes avait de réelles chances de démontrer que les titres du Mail avaient dissimulé des actes illégaux et que cela n'aurait pu être découvert que récemment. Nos plaintes peuvent maintenant être jugées. »

En juin, le prince Harry est devenu le premier membre de la famille royale à témoigner en 130 ans lorsqu'il s'est présenté à la barre des témoins dans le cadre de son procès contre le Daily Mirror. Il pourrait ainsi se retrouver à nouveau devant un tribunal.

L'acteur Hugh Grant, directeur du groupe de pression pour la réforme de la presse britannique Hacked Off et qui avait lui-même été victime d’écoutes téléphoniques de la part du News of the World, s'est félicité de cette décision, déclarant à la BBC : « Cette décision est un coup dur pour le Daily Mail et une excellente nouvelle pour tous ceux qui veulent que la vérité sur les allégations de pratiques illégales de la presse éclate au grand jour. »

Heureusement pour Associated Newspapers, l’enquête Leveson, qui avait levé le voile en 1992 sur les pratiques du News of the World, ne pourra pas être utilisée au cours de ce procès. La façon dont les journalistes du tabloïd appartenant à Rupert Murdoch obtenaient leurs informations rappelle étrangement à celles dénoncées aujourd’hui. Le scandale avait signé la fin du journal.