Plutôt goût sucré ou goût salé ? Nos préférences alimentaires s’expliquent par la science et notre éducation

ALIMENTATION - Quand vient la faim, vous avez plutôt envie d’un paquet de chips que d’une sucrerie ? Votre palais préfère sûrement la saveur salée à la saveur sucrée. Mais d’où vient cette inclination ? Le HuffPost a cherché quelques explications pour comprendre ce qui influence nos préférences alimentaires.

Les aliments sont-ils moins sucrés avec la baisse du nombre d’ingrédients sucrants ? Pas forcément

Comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête de l’article, le goût est d’abord une question d’anatomie. Lorsqu’un aliment se pose sur notre langue, les milliers de papilles gustatives qui la recouvrent (on en compte environ 10 000) identifient les saveurs et transmettent des signaux à notre cerveau. Ce dernier détermine ensuite s’il aime ou pas l’aliment.

Le rôle de l’éducation alimentaire

Ce choix peut dépendre de plusieurs facteurs. Parmi lesquels notre âge, puisque nos papilles gustatives évoluent avec le temps. Celles des enfants sont plus nombreuses, et donc sensibles à certaines saveurs. Les aliments amers, par exemple, sont trop agressifs pour eux, ils préfèrent le sucre.

Notre éducation alimentaire influence aussi nos goûts. De l’enfance à l’âge adulte, nous avons été confrontés à différentes saveurs. Plus nous sommes habitués à certaines saveurs, plus nous les aimons. Et cela commence même avant la naissance. Une étude publiée en 2000 dans le National Library of Medicine a démontré que des bébés dont les mères ont consommé des produits anisés pendant la grossesse sont plus attirés par cette saveur.

Mais il n’y a pas que l’éducation familiale qui compte. Notre palais peut aussi être influencé par la région où nous vivons. Il n’est pas rare que les Bretons préfèrent le beurre demi-sel au beurre doux par exemple. Dans un autre registre, en France, notre tolérance au piment est beaucoup moins élevée que dans certains pays du monde où on a l’habitude d’en consommer plus souvent.

Dans notre microbiote, le diktat des bactéries

Les goûts peuvent aussi évoluer en fonction de l’équilibre de notre microbiote, l’ensemble des micro-organismes qui vivent en nous. « En consommant trop de sucre, certaines familles de bactéries vont se multiplier, altérer l’équilibre du microbiote et renforcer l’envie de manger encore plus de sucre », explique Maeva Zambon, diététicienne à Paris.

Il est d’ailleurs possible de devenir accro au sucre. Entre autres parce qu’en manger libère de la dopamine, l’hormone du bonheur. Les pulsions salées, elles, peuvent traduire un manque de sodium.

Alors, team salé ou team sucré ? En France, le débat est tranché. D’après un sondage Ipsos réalisé en 2016 pour Régal et Kenwood, les Français préfèrent le sucré. Ils lui donnent une note moyenne de 6,9 points sur 10, contre 6,3 pour le salé.

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