Le porno n’est pas obligatoire pour se masturber, voici quelques conseils pour stimuler votre créativité
Nous ne sommes pas là pour dénigrer le porno. Il existe une grande variété de pornos, y compris des pornos faits par des femmes, pour des femmes. Mais parfois, il est bon de faire une pause hors du royaume des sites pour adultes. Si nous regardons trop de porno, le risque est de devenir un peu trop insensibles, ou pire, de nous attendre à ce que nous avons vu se répète forcément lorsqu’on couche avec quelqu’un, fait remarquer le Dr Stephen Snyder, sexologue new-yorkais.
« Il y a des dizaines d’années, la plupart des jeunes hommes pouvaient prendre leur pied devant des photos de femmes en maillot de bain. Aujourd’hui, ils regardent des vidéos hardcore avec des titres tels que ’Sa belle-sœur lui fait la meilleure pipe de sa vie’ et se disent ’Oh, c’est tellement répétitif’... Se masturber sans porno permet de ne pas mettre en sommeil constamment votre imagination érotique », préconise Stephen Snyder.
[Note : Cet article est une traduction réalisée par la rédaction du HuffPost France, à partir d’un article paru en août 2020 sur le Huffington Post américain. L’article original à lire ici. Il a été traduit et édité dans un souci de compréhension pour un lectorat francophone.]
Problèmes d’images de soi
Une pause dans votre consommation de porno est par ailleurs particulièrement indiquée si vous vous sentez gêné par votre corps. « Les problèmes d’image de soi peuvent se poser aussi bien pour les hommes que pour les femmes. La plupart des gens ne sont pas ces hommes et ces femmes idéaux, souvent améliorés par la chirurgie, qu’ils voient en ligne », explique Megan Fleming, sexothérapeute et psychologue, au HuffPost.
« Il y a eu une augmentation significative de la labiaplastie dans de nombreux cas parce que les femmes n’aiment pas l’aspect de leur vulve, qui n’est peut-être pas aussi bien taillée que ce qu’elles voient dans les films pornographiques », ajoute-t-elle. (Les hommes ressentent également ce malaise ; bien que la taille moyenne d’un pénis soit d’environ 15 centimètres, dans le porno, elle est souvent supérieure à 20 centimètres).
Mais même si ces sujets ne vous préoccupent pas, tout le monde peut trouver des bénéfices à changer la manière de se masturber et d’accorder une plus grande importance à ses fantasmes personnels, explique Jesse Kahn, sexothérapeute au Gender & Sexuality Therapy Center.
« Tout peut devenir ennuyeux ou peu excitant quand c’est répété à l’infini sans aucune variation, y compris le fait de regarder du porno », explique-t-il. « Essayer de se faire jouir d’une nouvelle manière, par exemple sans porno, peut vous aider à devenir plus créatif, à exploiter des désirs qui ont été négligés et à apprendre de nouveaux types de plaisir. Cela peut également rendre le porno plus excitant lorsque vous vous y remettez ! »
Maintenant que vous avez entendu les arguments des experts, voici leurs meilleurs conseils concrets pour vous donner un orgasme sans avoir besoin de porno.
Réfléchissez à ce qui vous excite
Quand vous vous masturbez sans porno, cela ne veut pas dire que vous ne pouvez pas utiliser vos préférences pornographiques pour alimenter vos fantasmes.
« Posez-vous des questions. Quel type de porno regardez-vous habituellement ? Qu’est-ce qui vous excite ? Quels fantasmes alimente-t-il ? », détaille M. Kahn. « Prendre le temps de réfléchir à nos fantasmes et à nos désirs peut nous aider à trouver de nouvelles idées à essayer, de nouvelles sensations à rechercher. »
Reconnaissez que cela demande un peu plus d’efforts
Le sexe, la masturbation et la consommation de porno entraînent la production de dopamine par notre cerveau. Le porno étant très stimulant, il vous faudra peut-être un certain temps pour retrouver le rythme nécessaire à avoir un orgasme sans en regarder.
« C’est comme écouter de la musique classique quand on est habitué au rock and roll. Ce n’est pas aussi immédiatement stimulant », explique le sexologue Stephen Snyder. Sans porno, on ne peut pas faire monter son excitation quand on veut, ajoute-t-il. « Il faut être d’humeur. C’est un peu comme pour le sexe. »
Et pour éliminer une partie du stress possible lié à votre onanisme, ne pensez pas forcément à devoir avoir un orgasme, ajoute-t-il. « Pensez plutôt à vous exciter réellement, cultivez l’excitation », conseille-t-il.
Prenez l’habitude de fantasmer
L’avantage des fantasmes, c’est que vous pouvez les convoquer n’importe où, contrairement aux moments où vous pouvez regarder du porno. Notez les choses qui vous excitent et gardez en mémoire l’image pour plus tard. Faites une liste dans votre tête des choses qui vous ont excité, ou des souvenirs sexy que vous avez eus avec d’anciens partenaires. Considérez-les comme des mini-films auxquels vous pouvez faire appel lorsque vous êtes dans l’ambiance et que vous avez un peu de temps pour vous masturber. Il est beaucoup plus facile de se remémorer un souvenir que de le créer de toutes pièces lorsque l’on est excité.
La masturbation sans porno demande un peu plus de réflexion, mais elle est payante. Comme le dit Snyder, « lorsque vous éteignez votre téléphone ou votre ordinateur portable, vous redirigez vos énergies érotiques vers le monde qui vous entoure - qui, en fin de compte, est un endroit beaucoup plus érotique ».
Essayez de nouveaux types d’ouvrages érotiques
Il n’est pas nécessaire de se priver complètement de porno tout le temps. Et même s’il est bon de développer son imagination érotique sans aucune aide, n’oubliez pas qu’il existe d’autres types d’œuvres érotiques que vous pouvez essayer.
« Le porno visuel n’est pas le seul outil érotique à notre disposition », précise M. Kahn. « Si vous voulez faire une pause dans vos habitudes pornographiques, il existe une variété d’autres types d’érotisme ! Des choses comme l’érotisme écrit ou le porno audio peuvent susciter de nouvelles idées, de nouveaux sentiments et de nouvelles expériences que nous n’obtenons pas avec le porno visuel. » M. Kahn explique qu’ils peuvent créer des espaces différents pour l’imagination et la créativité, ce qui peut dynamiser notre sens intérieur de l’érotisme.
Si vous êtes en couple, faites participer votre partenaire
Certains pensent que le porno peut nuire à une relation, en détournant l’attention de votre partenaire. Que vous soyez d’accord ou non, si vous êtes en couple, il y a de fortes chances que vous regardiez du porno lorsque votre partenaire n’est pas là.
Recourir à vos propres fantasmes vous donne l’occasion d’impliquer votre partenaire. « La plupart des gens se masturbent sur du porno lorsque leur partenaire est endormi, dans une autre pièce ou hors de la maison », explique M. Snyder. Avec le temps, cela peut créer une sorte d’effet « chien de Pavlov » : la présence de votre partenaire est ressentie comme négative, car cela signifie que vous devez arrêter le porno, c’est-à-dire arrêter l’excitation.
Au lieu de cela, pourquoi ne pas se masturber au lit, où votre partenaire peut vous tenir compagnie ? Vous pouvez également l’impliquer dans l’enrichissement de vos fantasmes personnels.
« Si vous avez un (ou plusieurs) partenaire(s) actuel(s), discutez avec lui (eux) de ses (leurs) habitudes en matière de masturbation », conseille M. Kahn. « Qu’est-ce qu’ils aiment ? Comment les mélangent-ils ? Quels sont leurs fantasmes ? Le fait d’entendre des idées de la part de quelqu’un d’autre peut réveiller votre créativité. L’érotisme est enraciné dans la créativité », explique M. Kahn. « Si nous ne nous donnons pas la chance ou le défi d’être un peu créatifs, nous risquons de ne pas nous permettre d’expérimenter pleinement le potentiel érotique que nous portons en nous. »
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