Le porte-parole de l'ambassade de Russie en France juge "impossible" un retour aux frontières du 24 février

Alexander Makogonov, porte-parole de l'Ambassade de Russie en France, le 6 décembre 2022 sur le plateau de  BFMTV. - BFMTV
Alexander Makogonov, porte-parole de l'Ambassade de Russie en France, le 6 décembre 2022 sur le plateau de BFMTV. - BFMTV

Moscou refuse de céder du terrain. Invité de 22h Max ce mercredi, le porte-parole de l'ambassade de Russie en France a affirmé qu'un retour aux frontières ukrainiennes telles qu'elles existaient avant le 24 février, soit le jour du début de l'invasion russe, était "impossible".

"Essayons de penser logiquement", a déclaré Alexander Makogonov sur BFMTV. "C'est impossible" de retourner à un tel découpage territorial.

Le diplomate dit vouloir éviter les "purges" des populations "russes" qui "ont déjà des passeports russes et qui sont considérés par le régime de Kiev comme collabos", dans les territoires conquis par la Russie depuis le début de la guerre. Il considère qu'une paix négociée sur cette base n'est pas envisageable.

"Comment on peut commencer à parler de la paix (alors que) si on retire nos troupes de ces territoires, le lendemain les purges et les massacres commencent?", a-t-il affirmé sur notre plateau. La Russie avait déjà dénoncé un "génocide" des populations du Donbass par l'armée ukrainienne, ce qui faisait partie des justifications officielles de l'invasion russe.

Déclaration d'Anthony Blinken dans ce sens

Les propos d'Alexander Makogonov sont une réponse adressée, entre autres, au secrétaire d'État américain Anthony Blinken qui a expliqué que l'objectif américain restait le recul russe en Ukraine de façon à ce que Kiev regagne les territoires perdus depuis le début de la guerre.

"Les États-Unis s'attachent à soutenir militairement l'Ukraine et à l'aider à récupérer les territoires que la Russie occupe depuis le 24 février", a-t-il affirmé lors d'un événement organisé par le Wall Street Journal.

"Le principe numéro un est que rien ne doit se faire en Ukraine sans l'Ukraine" et que cela implique que "ce sont les Ukrainiens qui décident où ils veulent aller", ajoutait-il.

La question de la Crimée

Mercredi encore, dans une publication Instagram dans laquelle il remerciait les forces ukrainiennes à l'occasion du Jour des armées, Volodymyr Zelensky écrivait sur Instagram qu'il pensait que la prochaine fois qu'il verrait ces soldats, ce serait "dans un Donetsk et un Louhansk ukrainiens". "En Crimée également", a-t-il ajouté, revendiquant une nouvelle fois sa volonté de revenir aux frontières ukrainiennes d'avant les conquêtes russes de 2014.

La péninsule ukrainienne de Crimée a été annexée en 2014 par la Russie et deux républiques autoproclamées, celles de Donetsk et de Louhansk, dans le Donbass, s'étaient déclarées indépendantes (de l'Ukraine comme de la Russie), bien que dirigées par des autorités pro-russes. Ces territoires avaient finalement été annexés de façon officielle 30 septembre 2022 par la Russie à la suite de référendums fantoches.

Article original publié sur BFMTV.com