« Je pose des questions aux baleines et je vois comment elles répondent » : Charlotte Curé, chercheure en bioacoustique

À l’affiche du film « Les Gardiennes de la Planète », les baleines et leur chant intriguent. Comment comprendre leur langage, qui se propage jusqu’à des dizaines de kilomètres dans les profondeurs ?  Les réponses de Charlotte Curé, chercheuse en bioacoustique au Cerema Université Gustave Eiffel. 

ELLE. Vous menez depuis 15 ans des recherches sur la communication des mammifères marins. Pouvez-vous parler avec les baleines ?  

Charlotte Curé. Je n’essaye pas vraiment de communiquer avec elles mais plutôt de comprendre leur langage, leur fonctionnement et l’impact du bruit lié aux activités humaines. Tout cela permet ensuite de les aider en cas de danger (risques d’échouages imminents, animaux égarés...). C’est la méthode du « playback » : je leur diffuse des sons qui ont du sens pour eux et j’observe leur réaction (certains les attirent, les effraient, les repoussent, etc.). En quelque sorte, je pose des questions aux animaux et je vois comment ils répondent. Quand j’ai commencé mes études, il y avait beaucoup de retard dans ce domaine, contrairement à d’autres espèces comme les oiseaux. Pourquoi ? Parce que sous l’eau, il y a de nombreux paramètres que nous ne maîtrisons pas ! Depuis quelques années, c’est un sujet en plein essor, des progrès ont été faits sur le côté technique, avec par exemple l’arrivée des balises, fixées sur leur dos pour étudier leur comportement ou l’intelligence artificielle qui pourrait, à terme, nous permettre de décoder plus facilement et rapidement les vocalisations des animaux.

ELLE. Vous aviez d’ailleurs tenté de sauver une orque égarée dans la Seine en mai dernier en utilisant la technique du « playback »…

C.C. Le contexte était très particulier, l’animal...

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