Pourquoi cette accusatrice de Damien Abad est « révoltée » par son nouveau poste

Une élue centriste porte plainte contre Damien Abad pour tentative de viol (Damien Abad le 21 juin 2022 par REUTERS/Benoit Tessier)
Benoit Tessier via Reuters Une élue centriste porte plainte contre Damien Abad pour tentative de viol (Damien Abad le 21 juin 2022 par REUTERS/Benoit Tessier)

POLITIQUE - Une nomination qui passe mal. Mercredi 7 décembre, les groupes d’études de l’Assemblée nationale (dont l’attribution posait de nombreuses questions) ont été distribués aux différentes forces politiques siégeant au Palais Bourbon.

Alors que le Rassemblement national a réussi à obtenir celui — très convoité — sur le vin et l’œnologie, un autre groupe a très tôt attiré l’attention : celui consacré à l’amitié avec le Liban. Et pour cause, celui-ci est revenu au député Renaissance de l’Ain Damien Abad.

Éphémère ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées rattrapé par des accusations de viols, l’ancien président du groupe LR à l’Assemblée nationale avait été limogé du gouvernement début juillet. L’intéressé, qui fait l’objet d’une enquête menée par le Parquet de Paris, avait depuis regagné son siège au Palais Bourbon, et se faisait plutôt discret.

Du moins jusqu’à ce qu’il récupère ce groupe d’études. « Ça va, on ne vous dérange pas Renaissance de désigner Damien Abad pour présider le groupe d’amitié avec le Liban ? Grande cause toujours ! », dénonçait sur Twitter le député socialiste Arthur Delaporte.

« Il sait très bien que je suis Franco-Libanaise »

Mais au-delà du monde parlementaire, cette nomination a surtout fait bondir ses accusatrices. « Sa promotion à ce poste précis ravive ma souffrance et me révolte. Il sait très bien que je suis Franco-Libanaise et n’a, à ma connaissance, aucun lien avec le Liban. Son cynisme semble n’avoir aucune limite », dénonce dans Mediapart l’une des femmes qui se présentent comme des victimes de Damien Abad.

Une autre accusatrice fait aussi part de son indignation. « Le nommer président d’un groupe d’amitié pour faire rayonner la France à l’international, cela revient à faire un grand bras d’honneur à toutes les victimes et à banaliser les violences sexuelles », déplore celle qui est désignée par Mediapart sous le prénom de Laëtitia et qui a porté plainte contre Damien Abad.

De son côté, le parti présidentiel fait valoir à BFMTV que l’intéressé est « un député comme un autre » et qu’il peut à ce titre postuler où bon lui semble. Également cité par la chaîne, Damien Abad s’est dit « très heureux » de cette nomination. « Le Liban est un sujet important pour le président, et je suis au travail pour l’aider sur les sujets géopolitiques », s’est-il félicité.

Encore auprès de Mediapart, une troisième accusatrice résume, non sans amertume, la situation : « Sa présence à l’Assemblée nationale était déjà insultante. Le renouvellement de la confiance des membres de son groupe parlementaire est méprisant pour nous, les victimes, et dangereux pour les femmes ».

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