Prix Goncourt 2024 : Kamel Daoud accusé d’avoir « violé l’intimité » d’une victime pour son roman
Une victime de la guerre civile en Algérie des années 1990 accuse l’écrivain Kamel Daoud d’avoir exploité ses confidences faites à sa femme, psychiatre, pour son livre « Houris ». Gallimard dénonce des attaques « diffamatoires ».
L’auteur franco-algérien Kamel Daoud, Goncourt 2024 pour son roman « Houris » (Gallimard), est accusé par Saâda Arbane, une victime de la guerre civile en Algérie, d'avoir exploité son histoire et ses traumatismes pour les besoins de son ouvrage. Survivante d'un massacre lors de la décennie noire, celle qui a été suivie médicalement par la femme de Kamel Daoud en 2015 dit s'être reconnue dans le personnage principal du livre, Aube.
À lire aussi >>> Prix Goncourt 2024 : on a lu « Houris » de Kamel Daoud et voici ce qu’on en a pensé
Selon la plaignante, elle aurait été invitée chez le couple Daoud pour prendre un café. À ce moment-là, l’écrivain lui aurait demandé l’autorisation de raconter son histoire. Une proposition qu’elle aurait déclinée. « Plus tard, son épouse me disait qu’il écrivait un livre et je lui ai dit que je ne voulais pas que ce soit autour de mon histoire. Elle m’a dit ‘‘Pas du tout… Je suis là pour te protéger.”» L’ouvrage « est une violation de mon intimité », dit-elle auprès de One Tv, une chaîne algérienne.
Ce lundi, l'éditeur Antoine Gallimard a dénoncé les attaques « diffamatoires » à l'encontre de l'auteur. « Si “Houris” est inspiré de faits tragiques survenus en Algérie durant la guerre civile des années 1990, son intrigue, ses personnages et son héroïne sont purement fictionnels », affirme-t-il dans un communiqué.
Un roman sur les violences de la « décennie noire »
«...
Lire la suite de l'article sur Elle.fr