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Déjà confronté aux plans sociaux chez Michelin et Auchan, le gouvernement doit faire face à une multiplication d'appels à la grève pour novembre et décembre en France, dans un contexte économique peu porteur et sur fond d'austérité budgétaire pour 2025."Les conditions économiques se durcissent sensiblement", a reconnu la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet dans le Journal du Dimanche (JDD).Elle fait état d'"une accélération du nombre de procédures collectives ouvertes par les entreprises en difficulté. Avec, de surcroît, des transformations structurelles dans l'automobile ou la grande distribution", quelques jours après les annonces par Michelin de la fermeture en 2026 de ses usines de Vannes et Cholet (1.254 emplois) et par Auchan d'un projet de plan social menaçant 2.389 emplois en France."Des annonces de fermetures de sites, il y en aura probablement dans les semaines et les mois qui viennent", avait déjà averti samedi le ministre de l'Industrie Marc Ferracci.Les syndicats de plusieurs secteurs ont lancé des appels à la grève et à la mobilisation pour les prochaines semaines pour protester contre des plans sociaux et contre les conséquences d'un projet de budget - encore en discussion au Parlement - qui prévoit 60 milliards d'euros d'effort budgétaire pour redresser des comptes publics dans le rouge.Après le vote par les députés d'un alourdissement de la fiscalité sur le transport aérien, le syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) a indiqué dimanche à l'AFP appeler tous les salariés du secteur aérien à cesser le travail et à manifester jeudi devant l'Assemblée nationale.Les syndicats de la compagnie ferroviaire SNCF appellent eux à cesser le travail du mercredi 20 novembre 19h00 au vendredi 22 novembre 08h00, et ont aussi lancé samedi un préavis de grève illimitée à partir du mercredi 11 décembre 19h00 (reconductible par période de 24 heures), un mouvement social qui pourrait perturber le service pendant les vacances de Noël. Les représentants des cheminots réclament un moratoire sur le démantèlement de Fret SNCF, la division consacrée au fret ferroviaire, et protestent contre les modalités de l'ouverture à la concurrence des lignes régionales. "Le dialogue doit aboutir" entre les dirigeants de la SNCF et les syndicats de l'entreprise publique, a jugé dimanche le ministre des Transports, François Durovray. "Chacun est responsable", "on ne peut pas imaginer qu'au moment où la France doit aller de l'avant, elle soit bloquée et qu'au moment où les Français veulent se retrouver, ils ne puissent pas le faire", a-t-il dit sur France Info.- "Saignée industrielle" -Cette grève des cheminots serait "malvenue" et "incompréhensible" pour des centaines de milliers de voyageurs qui "n'ont rien à voir" avec le fret et "comptent sur le train pour ces fêtes de fin d'année", a renchéri le vice-président de la Fédération nationale des usagers des transports (Fnaut), Michel Quidort.Du côté des agriculteurs, la colère gronde à nouveau, moins d'un an après un mouvement qui avait en partie paralysé les grands axes routiers en France. Les actions symboliques ont repris ces dernières semaines et devraient s'amplifier après la mi-novembre, notamment à l'appel des syndicats majoritaires FNSEA et Jeunes Agriculteurs (JA).Les agriculteurs, durement frappés cette année par de mauvaises récoltes de blé et un regain de crise sanitaire dans les élevages, réclament de pouvoir vivre de leur métier: ils attendent de la clarté sur les prêts garantis par l'Etat. Et ils refusent catégoriquement la signature d'un accord de libre-échange négocié entre l'UE et les pays latino-américains, le Mercosur.Dans la Fonction publique également, deux des principaux syndicats, FO et la CGT, ont appelé jeudi à la "grève" après l'échec d'une réunion avec le ministre Guillaume Kasbarian, évoquant l'hypothèse de mobilisations début décembre.Quatre syndicats représentatifs des biologistes médicaux ont aussi appelé jeudi l'Assurance maladie à rouvrir des négociations sur leurs tarifs, récemment revus à la baisse, en menaçant sinon d'un "shutdown", soit la fermeture des laboratoires d'analyses médicales du 23 au 31 décembre inclus.La CGT a appelé pour le 12 décembre à "des mobilisations pour l'emploi dans toutes les régions". Pour sa secrétaire générale Sophie Binet, dans La Tribune Dimanche, rien que dans l'industrie, "nous sommes au début d'une violente saignée industrielle". "On estime que plus de 150.000 emplois vont disparaître, probablement plus", selon Mme Binet qui pronostique un "effet domino" sur les sous-traitants des "grands donneurs d'ordres".kd-sb/ak/de