Réseaux sociaux, algorithmes, séries... : profite-t-on vraiment de nos loisirs ?
Nouvelles technologies, robotisation généralisée, télétravail qui réduit nos durées de transport… tout concourt à nous faire gagner du temps pour nos loisirs. Pourtant, les sources de divertissements « faciles », par le biais des smartphones et autres écrans, auraient tendance à le phagocyter. Sylvie, 58 ans, s'en plaint : « Je peux passer l'après-midi à jouer sur mon téléphone.
Et quand je me dis que je pourrais aller au cinéma, la séance est passée. Je me sens coupable, et même assez misérable. Objectivement, j'ai plus de temps pour moi, avoue-t-elle, mais je n'arrive pas à en profiter ! » C'est ce qu'Olivier Babeau, économiste et auteur de la Tyrannie du divertissement (Buchet Chastel), avance dans son ouvrage : « Le temps libre domine désormais nos vies, mais c'est un cadeau redoutable. » Selon lui, nous serions en train de subir la dictature de loisirs non choisis.
Smartphones : des fast-foods cognitifs
Une petite minute d'attente à la boulangerie, quelques stations de métro à l'heure de pointe, trois minutes devant la casserole de pâtes à cuisson rapide ou même une poignée de secondes dans l'ascenseur… et voilà que l'on dégaine notre smartphone. Sylvie, 42 ans, mère de famille active, en témoigne : « Dès que j'ai quelques secondes devant moi, je sors mon téléphone sans même y penser et me retrouve à scroller [faire défilé un contenu sur un écran] sur Facebook ou à jouer frénétiquement à Candy...
