Et si on ralentissait ?

Trop pressée, l'époque cavale après le temps... et nous aussi ! Un autre rythme est possible, comme en témoignent plusieurs livres plaidant pour une résistance salvatrice à l'accélération du monde.

« Don't fuck with our timing ! » Quand, en octobre dernier, le réalisateur américain Judd Apatow a découvert que Netflix testait une option pour pouvoir visionner films et séries de façon accélérée, sa réaction fut cinglante. Art du temps par excellence, comment imaginer le cinéma contraint lui aussi d'augmenter la cadence pour s'adapter aux exigences de l'homme moderne qui n'a plus le temps de consacrer trois précieuses heures au « Parrain », aux « Sept Samouraïs » ou à « Titanic » ? Dans un monde où la Chine est capable de construire un hôpital de plusieurs milliers de lits en moins de deux semaines, où les Smartphone sont devenus nos meilleurs et aliénants ennemis, où un agent de nettoyage en pause provoque l'ire sur les réseaux sociaux, où l'urgence s'est imposée comme le diapason de l'époque, nous courons tous après le lapin d'Alice au pays des merveilles, lui-même condamné à perpétuité à talonner le temps. Jusqu'à l'épuisement.             

Face à la marche inextinguible de l'horloge, une résistance s'organise. Depuis plusieurs années, le mouvement slow se décline dans tous les pans de notre vie quotidienne : slow food, slow fashion, slow travel, slow management, slow sex… Les réfractaires prennent la parole et les manifestes se multiplient. Comme celui initié par le couturier Azzedine Alaïa, décédé fin 2017, intitulé « Prendre le temps », à paraître en mars. « J'ai le sentiment que nous vivons une époque...

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