Rammstein : des festivalières du Hellfest racolées pour « tenir compagnie » au chanteur Till Lindemann
Le même système de prédation sexuelle. Plusieurs jeunes femmes ont été racolées au festival Hellfest dans le but de « passer du bon temps » avec Till Lindemann, le chanteur du groupe Rammstein, selon une enquête de Mediapart publiée vendredi 5 juillet. « Une dame habillée tout de noir […] nous demande si on aime Till Lindemann et Rammstein. Puis elle nous propose de venir à un after avec eux dans un hôtel », témoigne Lisa, une festivalière, sous un nom d’emprunt au média d’investigation.
« Ma copine lui demande en quoi ça consiste. Et là, elle nous répond : ‘Bah vous savez, il s’agit de passer du bon temps, de lui tenir compagnie’ », poursuit-elle. « Une femme est venue nous voir après avoir vu plusieurs autres jeunes femmes ainsi qu’avant d’aller en voir d’autres […]. Elle nous a dit qu’elle cherchait des jeunes femmes jolies pour Till […]. Je suis loin d’être la seule à avoir été invitée à cet after », raconte aussi anonymement Enora, une autre festivalière.
Ces témoignages font écho au système de prédation du groupe Rammstein, révélé par la presse allemande en 2023. Plusieurs femmes avaient été repérées au premier rang de concerts ou via les réseaux sociaux avant de se voir conviées en coulisses pour des fêtes. Plusieurs d’entre elles avaient décrit des faits d’agressions sexuelles, mais le parquet de Berlin a classé l’affaire sans suite en août 2023.
« Nous ne l’aurions pas autorisé »
Selon les informations de Mediapart, la femme qui a abordé les festivalières est Alena Makeeva, qui se décrit comme « directrice de casting en tournée avec Till Lindemann » sur Instagram. Cette dernière avait fait l’objet, il y a deux ans, de plusieurs portraits pour son rôle clé dans l’affaire Rammstein.
Contactés par Mediapart, Alena Makeeva comme le manager de Till Lindemann n’ont pas donné suite. L’agent du chanteur a lui déclaré ne pas comprendre « l’objet de cette controverse » au directeur du Hellfest Benjamin Barbaud. « Il est évident que si l’information de ce casting nous avait été exposée par l’artiste en amont, nous ne l’aurions pas autorisé », réagit par ailleurs Benjamin Barbaud. « Si (et cela semble être le cas) ce casting a véritablement eu lieu, celui-ci s’est fait derrière notre dos en usant des invitations fournées », insiste le directeur du festival.