Raphaël Personnaz dans Boléro : « Ce film m’a changé »

L'acteur révélé par Bertrand Tavernier (la Princesse de Montpensier, Quai d'Orsay) incarne Maurice Ravel dans Boléro, le grand film d'Anne Fontaine. Une partition qui semble écrite sur mesure pour ce comédien talentueux, aussi à l'aise devant la caméra que sur les planches. Il donne vie de façon impressionnante, tout en intériorité, au compositeur méconnu. Elégant, brillant, passionné et passionnant, Raphaël Personnaz s'investit à l'anglo-saxonne dans son métier.

Comment ce rôle est-il venu à vous ?

Il y a dix ans, j'ai rencontré Anne Fontaine pour Gemma Bovery, et nous avons toujours gardé le contact. Un jour, elle m'a donné le script de Boléro en me disant : « Tu n'es pas Maurice Ravel physiquement, mais lis-le. Si tu l'aimes, on fera des essais pour voir si on peut créer quelque chose. »

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Le soir même, je découvre le scénario en écoutant Pavane pour une infante défunte, du compositeur, que je ne connaissais pas trop, et je ressens une amitié immédiate pour lui.

Est-ce essentiel d'estimer un personnage pour l'interpréter ?

Pas forcément, mais j'aime penser qu'un personnage peut être un ami, et là, précisément, il en était un que je comprenais. Il a connu des échecs au début de sa carrière, avait du mal à être dans la vie et se cachait derrière sa musique.

Sa solitude me touche énormément, ainsi que son humour et son élégance. J'ai donc appelé Anne, nous avons fait des essais et, dès la première prise, nous étions déjà dans le travail. Comme ce film a été long à monter financièrement, on s'est vus régulièrement pour parler de Ravel et on s'est apprivoisés. Anne Fontaine peut impressionner mais, en fait, elle est surprenante et a un côté très rock. Elle a été actrice et sait la peur que cela peut engendrer d'être devant une caméra. Elle est très délicate et...

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