Il s’agit déjà de la 29e rentrée littéraire consécutive de l’autrice belge Amélie Nothomb. À 57 ans, elle est l’une des écrivaines francophones les plus prolifiques. Après avoir publié son premier livre en 1992, chaque année, elle revient sur le devant de la scène littéraire avec un nouvel ouvrage. En 2021, elle publiait « Premier Sang », inspiré de ses découvertes et de ses passions qui lui viennent de l’enfance. Une œuvre qui lui a d’ailleurs permis de remporter le prix Renaudot.

Cette année, Amélie Nothomb revient avec « Psychopompe », un récit autobiographique. Albin Michel, sa maison d’édition, décrit cette œuvre par une simple phrase : « écrire, c’est voler ». L’autrice, quant à elle, révèle dans une interview sur la chaîne YouTube d’Albin Michel que : « "Psychopompe", c’est mon autobiographie en tant qu’oiseau. Ça raconte les oiseaux de ma vie et comment, après avoir été, anormalement longtemps, un œuf, j’ai fini par éclore et devenir cet étrange oiseau que vous voyez ». Au fil des pages, elle se confie sur son adolescence douloureuse et la naissance de sa vocation de romancière.

Amélie Nothomb, « Psychopompe », Albin Michel, 23 août 2023, 18,90 euros

Après le succès de « Le moral des ménages » et de l’adaptation au cinéma de son œuvre « L’amour et les forêts », Éric Reinhardt revient avec un neuvième roman : « Sarah, Susanne et l’écrivain », aux éditions Gallimard. L’auteur est habitué à narrer l’histoire des femmes dans ses récits. Avec finesse et justesse, il peint leurs portraits, à la fois fortes et fragiles.

« Sarah, Susanne et l’écrivain » permet à Éric Reinhardt de revenir sur la relation qu’entretient un auteur avec ses lecteurs. Sous sa plume, Sarah, mère de famille délaissée par son mari, décide de confier sa vie à un écrivain. Elle devient alors Susanne. L’histoire de Sarah, son combat contre son cancer et sa vie de couple morose s’entremêle à celle de Susanne. Une même vie, vue et écrite à travers deux prismes différents, qui mènera l’héroïne à une prise de conscience.

Éric Reinhardt, « Sarah, Susanne et l'écrivain », Gallimard, 17 août 2023, 22 euros

Agnès Desarthe a déjà fait sa rentrée. Le 18 août, elle publiait « Le Château des Rentiers » aux éditions de l’Olivier. Un récit où l’autrice s’interroge sur la question de la fin de vie, du temps qui passe, le tout à travers la mémoire familiale contenue par un lieu : le château des Rentiers. L’écrivaine et la narratrice ne forment qu’un pour se souvenir de Boris et Tsila, leurs grands-parents déportés durant la Seconde Guerre mondiale. Leur lieu de résidence dans le XIIIe arrondissement de Paris devient rapidement utopique pour Agnès Desarthe et ses aïeuls, jusqu’à ce que les époques se superposent.

« Le Château des Rentiers » est le quinzième roman d’Agnès Desarthe. Autrice reconnue, elle a remporté le prix littéraire du « Monde » en 2015 avec « Ce cœur changeant » et le prix Renaudot des lycéens, en 2010, avec « Dans la nuit Brune ». C’est également une écrivaine prolifique d’ouvrages de jeunesse : elle en compte une trentaine dans sa bibliographie.

Agnès Desarthe, « Le Château des Rentiers », Éditions de l’Olivier, 18 août 2023, 19,50 euros

Cette rentrée littéraire 2023 semble définitivement placée sous le signe de l’amour et de l’introspection. « Pauvre Folle » de Chloé Delaume (aux éditions Seuil) ne déroge pas à la règle. Pour cet ouvrage, l’autrice a créé le personnage de Clotilde Mélisse, une écrivaine bipolaire à la vie sentimentale catastrophique puisqu’elle est éperdument éprise d’un homme gay. La femme de 50 ans se met en route pour un voyage initiatique et le plus long possible. Le but ? Fuir sa vie, mais surtout se découvrir et mieux se comprendre, elle et les autres voix qui résonnent dans sa tête.

Chloé Delaume aime varier sa bibliographie : romancière, dramaturge, nouvelliste ou encore essayiste, c’est une touche-à-tout. En 2020, avec son roman « Le cœur synthétique », elle a remporté le Prix Médicis.

Chloé Delaume, « Pauvre Folle », Seuil, 18 août 2023, 19,50 euros

Après « HHhH », lauréat du prix Goncourt du premier roman en 2010, et « Civilizations », pour lequel il a obtenu le prix du roman de l’Académie française en 2021, Laurent Binet fait son retour en librairie. « Perspective(s) », publié aux éditions Grasset, est un polar historique épistolaire, et un nouveau défi à relever pour l’auteur.

Le point de départ de son récit ? L’assassinat du peintre Pontormo à Florence. C’est Giorgio Vasari – également peintre – qui chargé de l’enquête, accompagné de Michel-Ange. Au fil des lignes, peintres, sculpteurs, architectes, monarques et stratèges de l’époque sont tous suspectés. Une enquête sur fond historique, où le suspense est le maître mot.

Laurent Binet, « Perspective(s) », Grasset, 16 août 2023, 21,50 euros

Sorj Chalandon, lauréat du prix Albert Londres en 1988 et du prix du roman de l’Académie française en 2011, nous livre un nouveau récit poignant. « Enragé », publié aux éditions Grasset, est à cheval entre l’enquête, la fiction et l’autobiographie.

Dans la nuit du 27 au 28 août 1934, cinquante-six enfants de la colonie pénitentiaire pour mineurs de Belle-Île-en-Mer se révoltent et font le mur. Une chasse aux enfants est rapidement mise en place par les gendarmes qui proposent aux riverains 20 francs pour chaque fugitif capturé. Seulement, le lendemain, un garçon manque toujours à l’appel. Sorj Chalandon brosse alors son portrait. Un enfant battu. Une histoire qui fait écho à la jeunesse de l’auteur.

Sorj Chalandon, « L'enragé », Grasset, 16 août 2023, 22,50 euros

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