"On repart à l'offensive": EELV demande une convention citoyenne sur le nucléaire

EELV a réclamé vendredi la tenue d'une convention citoyenne sur le nucléaire, promettant de "passer à l'offensive", alors que le projet de loi visant à accélérer la construction de nouveaux réacteurs arrive lundi à l'Assemblée.

"Si vous prenez 150 personnes en France, tirées au sort, et (...) qu'ils puissent travailler le sujet sérieusement, en ayant accès à un débat contradictoire et rationnel sur le sujet, je fais le pari qu'en sortant (leur) avis ne serait pas en faveur du nucléaire", a expliqué la secrétaire nationale d'EELV Marine Tondelier, à l'issue d'une "master class" de différents experts sur le nucléaire.

Selon elle, les sondages indiquant que les Français sont favorables au nucléaire sont liés au fait qu'il n'y a pas de réel débat sur le sujet dans le pays et que "des millions d'euros sont dépensés pour mener la bataille culturelle par tous les moyens possibles sur le pro-nucléaire".

"On repart à l'offensive sur le sujet"

"On repart à l'offensive sur le sujet", a-t-elle prévenu, reconnaissant que "peut-être", au moment de la catastrophe de Fukushima au Japon en 2015, les écologistes se sont "trompés" en croyant avoir gagné la bataille de l'opinion.

"Sûrement que les millions dépensés par le lobby du nucléaire y ont contribué", a-t-elle ajouté.

On a sous-estimé la puissance de ce lobby, racontant tout et n'importe quoi, sans être contredit", a souligné Yannick Jadot.

L'eurodéputé et ancien candidat EELV à la présidentielle a appelé à "un débat éclairé sur le nucléaire" et à "plus de pédagogie".

"Une filière de manipulation et de mensonges"

Pour Marine Tondelier, la filière nucléaire est "une filière de manipulation et de mensonges. Si ces mensonges avaient été faits dans un autre secteur, les gens seraient en prison", a-t-elle déclaré.

On va faire cette proposition de convention nucléaire, et peut-être que si Macron n'y répond pas favorablement, on devra l'organiser nous-mêmes", a-t-elle précisé.

Quatre jours de débats sont annoncés à partir de lundi au Palais Bourbon en première lecture, autour des promesses d'Emmanuel Macron de bâtir six nouveaux réacteurs EPR à l'horizon 2035, et de lancer des études pour huit autres.

Alors que la loi a déjà été votée au Sénat, pour Yannick Jadot, "on est dans le bon timing". Selon lui, "dans cette loi, il y a la volonté du fait du prince d'afficher des objectifs qui ne relèvent pas de ce texte", mais de la loi de programmation sur les investissements (PPE), plus tardive.

Article original publié sur BFMTV.com