Le requin, animal effrayant ou respecté

Le requin avait déjà mauvaise presse. La psychose culmine en 1975 lors de la sortie du blockbuster de Steven Spielberg, Les Dents de la mer. Le succès du film a carrément donné naissance à un genre cinématographique, surfant sur l’effroi généré par le squale. Appelé “sharksploitation”, il compte énormément de films mettant en scène des requins tueurs.

Face à cette vague, Peter Benchley, l’auteur du roman dont est adapté le classique de Spielberg, a présenté des excuses publiques dans les années 1990. Jusqu’à sa mort, il a milité activement pour la protection de ces poissons, plus fragiles que féroces.

Rien à voir avec un requiem

On a longtemps cru que le mot requin venait de requiem. "Quand il a saisi un homme […] il ne reste plus qu'à faire chanter le requiem", écrivait l’étymologiste Pierre Daniel Huet en 1750. Mais son étymologie reste incertaine. Le terme est peut-être dérivé du normand requigner (rechigner, à savoir montrer les dents en grimaçant), par allusion à la denture impressionnante de l'animal.

Spécialité culinaire chinoise, la soupe d’ailerons de requin est un mets très prisé. Cette partie de l’animal revêtirait diverses vertus médicinales : traitement des douleurs articulaires, amélioration de l’appétit, et même rajeunissement. Au-delà du doute que l’on peut porter à ces propriétés, cette coutume donne lieu à une pratique barbare : le « shark finning ». Le requin est capturé et amputé de ses ailerons et nageoires caudales avant d’être rejeté à la mer, parfois encore (...)

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