Les restaurants de Lisbonne ont des menus plus chers pour les touristes, selon ce journal local
TOURISME - Faire payer plus cher les touristes. Selon un média portugais, les restaurants de Lisbonne pratiqueraient des prix plus élevés pour les touristes que pour les clients locaux. Cette différence de traitement, illégale, se ferait sous le manteau, de manière cachée, comme le décrit le journal Expresso, cité par le Guardian.
Les menus en d’autres langues que le portugais, distribués aux visiteurs de la capitale, affichent donc des prix plus élevés que ceux pratiqués pour les résidents. Les tarifs « normaux », sont « transmis verbalement, à voix basse ou indiqués sur des menus placés dans des endroits discrets, voire cachés », à destination des locaux, selon Expresso.
L’organisme national portugais de l’hôtellerie et de la restauration affirme ne pas avoir connaissance de cette pratique, totalement illégale. Il rappelle que les prix affichés doivent être les mêmes pour tous pour éviter la discrimination. Cette réaction est perçue comme une conséquence du surtourisme : les habitants de Lisbonne, qui accueille chaque année plus de six millions de touristes, se sentent parfois un peu dépossédés de leur ville.
Une conséquence du tourisme de masse
Le Conseil mondial du voyage et du tourisme (WTTC) a estimé au début de l’année que le tourisme au Portugal avait augmenté de près de 25 % par rapport aux niveaux de 2019. Si cela a pu créer des emplois et stimuler l’économie, cela a également provoqué une augmentation du coût des logements et la multiplication des locations à court terme.
Toujours selon le média portugais Expresso, on estime à 20 000 les habitations de type Airbnb à Lisbonne, ce qui est élevé pour une ville d’environ 570 000 habitants. Les locaux se plaignent également de la multiplication des tuk-tuks - sortes de taxis à trois roues appréciés des touristes. La ville a réagi en acceptant de réduire leur nombre de moitié. Elle a également doublé la taxe de séjour, qui passera de deux à quatre euros par personne et par nuit à partir de fin août.
Depuis la fin de l’épidémie de Covid, le nombre de touristes en Europe a fortement augmenté, ce qui a pu créer des réactions locales hostiles aux touristes dans plusieurs villes. Selon le Guardian, à Barcelone, des habitants sont descendus dans la rue pour protester, en criant « Tourists go home ! » (« Touristes, rentrez chez vous ») et en aspergeant les visiteurs avec des pistolets à eau. Des manifestations ont également eu lieu à Malaga, Tenerife et Majorque.
À Minorque, des habitants ont occupé des plages. Quant à Venise, la ville fait désormais payer un droit d’entrée aux touristes d’un jour pour tenter de réduire le nombre de visiteurs.
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