Retrouver la vision, l'usage des bras : quand la liaison cerveau-machine transforme la pensée en action

"La terminologie "interface cerveau-machine" a été utilisée pour la première fois en 1973, mais les premières applications concrètes n’ont eu lieu qu’au début du XXIème siècle, grâce aux progrès des calculs informatiques, des techniques de mesures de l’activité cérébrale et des connaissances en neurosciences", explique Jérémie Mattout, chercheur INSERM au Centre de recherche en neurosciences de Lyon. Concrètement, il s’agit d’un système de liaison entre le cerveau et une machine qui permet de transformer la pensée en action : des électrodes captent l’activité cérébrale du patient (une intention par exemple) et la transmettent à un ordinateur, qui décode ces signaux électriques grâce à des algorithmes d’intelligence artificielle. L'appareil utilise ensuite ces données pour commander une action (bouger, écrire) à un outil (un bras robotisé, un écran). Partout dans le monde, de nombreux laboratoires travaillent sur ces dispositifs qui offrent la possibilité aux personnes handicapées de retrouver une certaine autonomie. Au début, on utilisait des électrodes placées sur la tête, mais aujourd’hui, pour une mesure plus fine, des électrodes miniaturisées peuvent être implantées sur le cortex cérébral, voire à l’intérieur même du tissu cérébral pour être au plus près des neurones ciblés.

Déjà en 2012, des chercheurs de l’Université de Pittsburgh, aux État-Unis, avaient permis à une femme de 52 ans, paralysée par une maladie neurologique dégénérative, de déplacer un bras et une main robotisés (...)

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