Affaire Sanna Marin: « Malgré son bilan positif, la première ministre finlandaise est réduite à une femme qui danse »

Une femme publique, qui plus est exerçant des fonctions gouvernementales, a-t-elle le droit de faire la fête avec ses amis ? Pour l’experte en médias et communications Anne-Claire Ruel, la polémique que subit la jeune Première ministre finlandaise Sanna Marin en dit long sur le traitement réservé aux femmes en politique. Entretien.

Ce sont les images qui ont fait le tour du monde ce week-end. Celles d’une vidéo filmée début août où l’on voit la Première ministre finlandaise Sanna Marin faire la fête et danser avec ses amis.

Depuis, la jeune femme de 36 ans est sous le feu des critiques, de la part de l’opposition et d’une partie de l’opinion de son pays. Soupçonnée d’avoir consommé de la drogue – les résultats du test auquel elle s’est soumise viennent de prouver que ce n’était pas le cas -, critiquée pour avoir bu de l’alcool et s’être amusée en dehors de ses périodes de congés, Sanna Marin est l’exemple type du sexisme auquel sont encore aujourd’hui confrontées les femmes publiques, estime Anne-Claire Ruel, enseignante en communication politique à l’université Paris Nord et à l’École supérieure du digital, et fondatrice de Call Pol. Retour avec elle sur une controverse moins anodine qu’elle n’y paraît.

ELLE. Comment analysez-vous la polémique autour de la soirée privée à laquelle a participé Sanna Marin ? 

Anne-Claire Ruel. On pourrait se dire que c’est un non-sujet, que c’est un énième emballement de la machine médiatique. Mais cette polémique n’est finalement pas si anodine que ça, notamment sur la place des femmes publiques. Sans remonter à mathusalem, il y a eu les cheveux bouclés de Ségolène Royal, la robe de Cécile Duflot à l’Assemblée. Plus récemment, il y a Gérald Darmanin qui a rétorqué à Apolline de...

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