Sara Forestier soutient Isabelle Adjani et Adèle Haenel
C'est une affaire de gifle qui en fait résonner une autre.
En 2018, Sara Forestier travaillait sur le film Bonhomme, avec Nicolas Duvauchelle, quand elle a subitement quitté le tournage, après avoir accusé son partenaire d'écran de l'avoir giflée. L'actrice avait pris ses distances avec le cinéma depuis.
A l'occasion d'un entretien avec Mediapart, celle qui a été découverte dans L'Esquive a expliqué pourquoi elle était sortie du silence.
« L'interview d'Isabelle Adjani a été le déclic pour moi », a-t-elle confié. « J'étais dans une période où je sombrais et tout d'un coup je vois qu'il lui est arrivé la même chose : il y a une pièce de théâtre, elle se prend une gifle et elle raconte qu'elle a dû arrêter la pièce de théâtre (...) elle dit : "Tout le monde m'est tombée dessus à l'époque". Ils n'ont aucune humanité ces gens », dénonce-t-elle en référence à l'incident qui se serait produit sur la pièce Mademoiselle Julie, en 1983, avec Niels Arestrup, récemment décédé.
Et de mentionner également l'exemple d'Adèle Haenel dans Mediapart, qui a accusé en 2019 le réalisateur Christophe Ruggia de « harcèlement sexuel » et d'« emprise » sur elle alors qu'elle était mineure et qui a quitté la cérémonie des Césars en 2020 après la récompense attribuée au réalisateur Roman Polanski, visé par des plaintes de viol. Des prises de position qui ont été pour le moins mal perçues par le milieu, selon Sara Forestier.
« Qu'est-ce qui s'est passé après ? Elle a quitté le cinéma, mais elle a subi des calomnies, des réputations, toujours les mêmes mécanismes. C'est le service après-vente des agresseurs », a conclu Sara Forestier qui est de retour à l'écran avec le film Trois amies, réalisé par Emmanuel Mouret.