« Le sexe est moins important » : ces célibataires comparent ce qu’ils cherchent en amour à 20, 30 ou 50 ans

« À 53 ans, divorcée depuis trois ans, hors de question de vivre ensemble 24 heures/24 : je vise le “chacun chez soi” et on se voit pour les bons moments »
gollykim / Getty Images « À 53 ans, divorcée depuis trois ans, hors de question de vivre ensemble 24 heures/24 : je vise le “chacun chez soi” et on se voit pour les bons moments »

RELATIONS AMOUREUSES - Désire-t-on la même chose à 20 ans et à 50 ans ? Entre le gain de maturité, les changements de configuration familiale et les évolutions du marché de la rencontre, les goûts en matière de recherche de partenaire peuvent évoluer d’une décennie à l’autre.

Le cliché de la « vieille fille à chats » en dit long sur notre image des femmes célibataires

Sexe, indépendance, monogamie… Cinq célibataires de 30 à 50 ans ont raconté au HuffPost ce dont ils rêvaient à 20 ans, ce qu’ils espèrent aujourd’hui de leur vie amoureuse, et tout ce qui a changé au milieu.

« Le sexe est moins important »

« Au début de la vingtaine, je cherchais beaucoup de validation, notamment sexuelle, comme si cela définissait ma valeur. J’accordais énormément d’importance à l’attirance physique.

En dix ans, c’est quelque chose qui a beaucoup évolué. Le sexe est moins important. Ce qui m’intéresse, c’est si la personne a des valeurs similaires aux miennes, si elle écoute ce que je dis, si elle me fait rire, si elle s’intéresse à mes opinions… Ça ne veut pas dire que j’ai complètement laissé tomber le critère physique, mais le reste prend le pas là-dessus. »

Marie*, presque la trentaine

« J’ai laissé tomber le dating »

« À 20 ans, j’espérais faire comme ma famille et les gens que je côtoyais : rencontrer une fille qui deviendrait ma petite amie, puis ma fiancée, me marier avec elle et avoir des enfants. Ça ne m’est pas arrivé et quand j’ai déménagé dans une grande ville, je me suis mis sur les applications de rencontre.

J’ai trouvé l’expérience très stressante et assez difficile. On est à la merci d’algorithmes obscurs, qui donnent lieu à des croyances presque superstitieuses (j’ai lu tellement de contenus qui essayaient de déterminer s’il fallait ou non utiliser des émojis dans sa bio…). Accorder autant d’attention à ce type de détail, forcément, ça tue le naturel. Et quand j’avais des rencards, j’y allais avec beaucoup de pression.

Après des années à en souffrir, j’ai décidé d’aborder la trentaine en préservant ma santé mentale : j’ai laissé tomber le dating. Plutôt qu’un chemin tout tracé, je perçois les relations de couple comme une espèce de luxe. En ce moment, je fais sans et la plupart du temps, je m’en porte très bien. »

Vincent*, 30 ans

« J’ai appris à draguer des gens dans la vraie vie »

« À 20 ans, j’étais déjà un grand romantique et je cherchais le grand amour. En tant qu’homme gay et racisé, c’était assez difficile à trouver dans les bars ou les boîtes, qui étaient des lieux très hétéros. Je me suis rapidement mis sur les applications de rencontre et pendant longtemps, je me suis intéressé aux gens qui “voulaient bien” s’intéresser à moi.

Aujourd’hui, j’ai renforcé ma capacité à filtrer. Je suis plus attentif à ce que je veux, à mes propres critères. Je suis moins timide aussi : j’ai appris à draguer des gens dans la vraie vie ! Ça n’aboutit pas à chaque fois, mais à force, j’ai appris à accepter les râteaux. Je me dis que c’est drôle, et je suis fier de moi à chaque fois que j’arrive à flirter.

Après avoir connu une histoire d’amour très belle et inspirante mais très destructrice, je suis devenu un amoureux plus conscient, plus rationnel. J’ai relativisé la question de la monogamie, par exemple, qui était indispensable pour moi auparavant. Je ne vois plus l’exclusivité dans le couple comme la panacée, je fantasme moins ce qu’est l’amour. »

Édouard*, 30 ans

« Je ne cherche plus à être en couple à tout prix »

« Plus jeune, j’étais très ancrée dans les clichés. Je voulais à tout prix être en couple, et selon un modèle unique : je voulais trouver l’Élu, mon futur mari et le père de mes enfants. C’était le pilier de mon existence, j’en parlais et y pensais beaucoup. En 15 ans, j’ai beaucoup appris, notamment sur le féminisme, et je vois les choses différemment.

Je ne cherche plus à tout prix à être en couple. Je laisse beaucoup plus de place à la rencontre plutôt qu’à une liste de critères spécifiques (un brun barbu qui joue au rugby, par exemple). Je me concentre sur la capacité de l’autre à me respecter et à respecter le consentement de manière générale. Je sais qu’on peut avoir des relations hyperintéressantes en dehors du modèle traditionnel du couple à vie. Et surtout, j’ai rééquilibré ma vie : les relations amoureuses en font partie, mais j’ai fait de la place pour d’autres choses. »

Charlotte, créatrice du compte Instagram La célibataire, 35 ans

« En tant que père célibataire, je n’ai plus les mêmes priorités »

« À 20 ans, je sortais beaucoup. J’étais très aventureux, et je n’avais pas particulièrement envie de me poser : je cherchais à m’entourer de personnes qui avaient envie de s’amuser autant que moi. Puis, en fin de vingtaine, je suis tombé amoureux de la mère de ma fille. Nous avons eu une relation très passionnée qui s’est terminée par une séparation.

Aujourd’hui, je cherche des choses très différentes. En tant que père célibataire, ma priorité est le bien-être de ma fille, et si je dois me remettre en couple, ce sera avec quelqu’un qui puisse cultiver une bonne entente avec elle. Même si j’aime être tout feu tout flamme, la passion n’est plus la chose la plus importante. Elle passe au second plan après la confiance : celle de faire rentrer dans ma vie quelqu’un qui sera un modèle positif pour mon enfant ! »

Nicolas*, 43 ans

« Hors de question de vivre ensemble »

« Il y a 30 ans, je n’avais qu’un objectif : me marier, avoir des enfants conçus lors d’une belle nuit d’été, un chien, une cheminée et la vie bien rangée qui va avec, auprès d’un beau mari protecteur. Quelle époque…

À 53 ans, divorcée depuis trois ans, je retourne à la case départ – mais d’une manière très différente. Je n’envisage plus les choses de la même manière : hors de question de vivre ensemble 24 heures/24, je vise le “chacun chez soi” et on se voit pour les bons moments. Je souhaite garder une certaine indépendance.

En revanche si à 20 ans, l’idée d’être avec un garçon de 10 ans mon aîné, ne me dérangeait absolument pas, je milite aujourd’hui pour une tranche d’âge supérieure limitée ; je ne souhaite pas me reconvertir en auxiliaire de vie. Quant à la tranche inférieure, bizarrement j’y accorde moins d’importance. Je ne rêve plus de mariage, mais d’une histoire simple, épanouissante qui s’arrêtera quand elle devra s’arrêter. »

Charlie Steser du blog de Charlie, 53 ans

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