Shiori Ito, victime de viol au Japon : « Black Box Diaries raconte mon histoire du point de vue d’une survivante »
Un parcours qui force l’admiration et suscite la colère. En 2017, Shiori Ito a été l’une des premières Japonaises à dénoncer publiquement le viol dont elle a été victime. La journaliste accuse Noriyuki Yamaguchi, journaliste politique établi, biographe officiel et intime de l’ancien Premier ministre Shinzo Abe, de l’avoir droguée, violentée et violée dans une chambre d’hôtel, à l’issue d’un dîner professionnel, alors qu’elle n’avait que 25 ans.
S’en est ensuivi un long combat pour que sa plainte soit prise en compte par la police (avant d’être finalement classée un mois plus tard, mais son agresseur condamné au civil) et alors que la jeune femme espérait trouver du soutien auprès de la population et des médias, un torrent de haine et de menaces. Une histoire poignante que Shiori Iro a racontée dans un livre - Black Box (« La boîte noire », Editions Picquier) - et qu’elle retrace aujourd’hui à travers le film documentaire « Black Box Diaries », nommé aux Oscars et qui sortira mercredi 12 mars en France.
Paris Match. Huit ans après la sortie de votre livre, « Black Box », en 2017, vous revenez avec un film documentant votre parcours du combattant, du dépôt de plainte à la condamnation au civil de votre agresseur, « Black Box Diaries ». Pourquoi était-ce si important pour vous de raconter votre histoire sur grand écran ?
Shiori Ito. Quand j’ai écrit ce livre, je l’ai pris comme une enquête que j’écrivais en tant que journaliste et non en tant que survivante. Il n’y avait pa...