Soumission chimique : « Il y a une banalisation inquiétante de la consommation des psychotropes », selon un psychiatre
Pendant dix ans, Dominique Pélicot, mari et père de famille, a drogué sa femme, Gisèle, en lui administrant de puissants anxiolytiques et antalgiques. L’accusé, qui a reconnu les faits, faisait appel à de nombreux hommes sur un site de rencontres pour la violer. Lundi 2 septembre dernier, le procès s’est ouvert au tribunal d’Avignon.
Entre 2011 et 2020, Gisèle, l’épouse de Dominique Pelicot, a subi près de 92 viols. Au total, on dénombre 72 hommes, âgés de 21 à 68 ans, accusés d’avoir abusé d’elle. Seuls 51 d’entre eux ont été identifiés. Dès l’ouverture du procès, Gisèle Pelicot a refusé le huis clos demandant un « procès de société » pour sensibiliser l’opinion aux viols sous soumission chimique. Que signifie ce terme ?
Qu’est-ce que la soumission chimique ?
Selon l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), « la soumission chimique est définie comme l’administration à des fins criminelles (viols) ou délictuelles (violences, vols) de substances psychoactives à l’insu de la victime ou sous la menace » (source 1). Comment définir la « soumission chimique » ? « Ce terme est très difficile à cerner dans le cadre du procès. Cette affaire est bouleversante et m’a fait peur. C’est très inquiétant sur ce que cela dit de notre société », se confie Jérôme Pellerin, psychiatre et directeur médical d’un centre psychothérapeutique pour jeunes adultes dans le 5e arrondissement de Paris. La perte...