TÉMOIGNAGE - "Armée de ma lampe-torche pour traquer les punaises de lit", notre journaliste raconte comment elle a basculé dans l'angoisse et la paranoïa
Ça a commencé par quelques boutons rouges, un peu plus gros que d’habitude, à l’intérieur de mon coude droit. Jusque-là rien de bien inquiétant, nous sommes en plein cœur de l’été, et les moustiques sont de sortie… Le lendemain, au réveil, j’observe du coin de l'œil ces boutons évoluer, se multiplier voire, s’aligner. Bon, ok, une satanée araignée a sans doute élu domicile dans notre chambre et s’acharne sur moi.
Le surlendemain, plus de doute : à moins qu’un vampire ait élu domicile dans notre lit, mon intuition (et une rapide recherche sur Google images) me confirme ce que je redoutais inconsciemment depuis quelques jours… ça ressemble franchement à des piqûres de punaises de lit !
Les punaises de lit, vous savez, ces fameuses bestioles qui ont généré une psychose nationale il y a presque deux ans, particulièrement à Paris. Elles semblaient avoir envahi la capitale, se nichant dans les moindres recoins, des sièges du métro jusqu’aux salles de réunion en entreprise. La suspicion s’est généralisée en un claquement de doigts. La faute aux médias qui ont (peut-être) un peu amplifié le phénomène ? “C’est sûr que l’effet médiatique n’a pas aidé et a accentué le stress et l’angoisse”, note Angélique Gozlan, docteure en psychopathologie. “D’un point de vue macro, on peut effectivement parler de psychose collective, qui se caractérise par une contagion des sentiments de persécution et de la peur d’être contaminé par cet insecte suceur de sang. C’est une angoisse extrêmement archaïque, (...)