La tanorexie, cette maladie peu connue (et très dangereuse) des accros au bronzage
Vous êtes accro à la bronzette et ultra fier.e de vos marques de maillot ? Vous ne pouvez pas vous empêcher de faire la crêpe sur la plage tout l’été et vous en redemandez à la fin du mois d’août ? Vous souffrez peut-être de tanorexie sans le savoir. Ce trouble du comportement peut faire sourire au premier abord. Et pourtant, il est pris très au sérieux par les dermatologues.
Chaque été, c’est la même rengaine. En revenant de vacances, c’est le festival des remarques à la machine à café du bureau. "Oh mais tu as bonne mine !", "Quel joli teint hâlé !", "Tu es tout.e blanc.he, tu es parti.e e Bretagne ? LOL"… Autant de petites remarques plus ou moins sympathiques auxquelles on ne peut généralement pas couper. Surtout que dans nos sociétés modernes, être bronzé.e c’est signe de bonne santé, de bien-être et de *J’ai passé mes vacances à m’éclater à St-Trop*. Grossière erreur.
Alors oui le bronzage, c’est souvent LE sujet de conversation à la rentrée. Et bronzer, c’est assez inévitable lorsqu’on part au soleil. Surtout si on s’adonne à de longues sessions farniente sur la plage. Mais il ne faut pas oublier que trop c’est trop.
S’enduire le corps de monoï et rester des heures entières à griller comme un petit rôti, cela peut paraître être une activité comme une autre mais cela peut cacher une maladie : la tanorexie (qui vient de “tan” qui veut dire bronzer en anglais). Également appelé tanoholisme ou bronzomanie, ce n’est ni plus ni moins qu’une addiction au bronzage... Toute l’année.
Au soleil - M’exposer un peu plus - Au soleil
Cela va se traduire par un comportement obsessionnel et compulsif : penser à à son shoot de vitamine D dès le réveil, mentir sur son nombre d’heures d’exposition, angoisser quand le soleil n’est pas au rendez-vous, délaisser ses proches ou certaines activités au profit de séances de bronzette intensives, se ruer dans des cabines à UV entre midi et deux, ne PAS mettre de crème solaire (grave erreur)… Voici un aperçu des réjouissances qui sont évidemment dangereuses pour la santé – on rappelle quand même que le cancer de la peau, ça existe.
Si on appelle ça la tanorexie, ce n’est pas pour rien. À l’image de la boulimie et de l’anorexie, cette pathologie se traduit aussi par un trouble de l’image de soi ou dysmorphie. Autrement dit, les malades ont une vision déformée de leur corps : ils se voient toujours moins bronzés qu’ils ne le sont en réalité comme une personne anorexique se trouvera toujours "grosse" dans le miroir malgré les dizaines de kilos qu’elle perd à vue d’œil. On s’en rend vite compte en allant faire un petit tour sur YouTube.
La défonce aux UV
Si vous n’avez jamais entendu ce terme auparavant, c’est malheureusement normal. Cette dépendance n’est pas encore reconnue comme une maladie psychiatrique. Pourtant, des études américaines se sont penchées sur la question depuis le début des années 2000.
Je découvre la tanorexie et c'est pas très joli comme dépendance
— LibertyB (@bloomwoodA) July 15, 2014
Une enquête menée par l’Université d’East Tennessee a même démontré que l’addiction au soleil était comparable à celle à l’héroïne sur certains symptômes : anxiété, irritabilité lorsqu’on évoque le sujet, culpabilité, besoin irrépressible d’avoir sa "dose" d’UV quotidienne… Selon l’étude réalisée par le Massachussetts General Hospital de Boston, cela s’expliquerait notamment parce que l’exposition aux rayons UV entraîne une libération d’une substance psychotrope : la bêta-endorphine.
Depuis, de nombreux dermatologues ont affirmé voir de plus en plus de patients en être atteints. Alors on fait quoi ? Déjà, on pourrait commencer par prendre exemple sur nos copains Brésiliens et Australiens qui ont interdit les cabines de bronzage. Ensuite, on pourrait prendre le sujet un peu plus au sérieux et commencer par mettre en garde le.la pote qui abuse un peu trop du Point Soleil.