La Tour d'Argent : les secrets de la réouverture du restaurant mythique

Au sortir de la grande pandémie, voilà deux ans, tout infatués de leur confiance de directeurs des consciences modernes, les producteurs d’« Emily in Paris » ont contacté la direction de La Tour d’argent. Avec une proposition indécente : ­laissez-nous tourner un épisode de la série dans votre sympathique restaurant parisien. Le deal : vous nous rémunérez grassement, cela s’entend. En échange, on vous promet un sacré bouche-à-oreille et plein de posts sur Instagram. Proposition rejetée illico. ­Mauvais briefing ou vraie bêtise, les producteurs américains de la bluette ignoraient sans doute qu’ils avaient face à eux une institution des papilles, un panthéon de la gastronomie. Mieux, le plus vieux restaurant de France, fondé en 1582 avec un casting de convives unique au monde.

C’est à la Tour que fut utilisée pour la première fois en France la fourchette

Au XVIe siècle, le bon roi Henri IV y boulottait déjà du pâté de héron et du cygne rôti. Le duc de Richelieu, neveu du cardinal, y offrait à ses convives un bœuf entier ­préparé d’une trentaine de façons différentes. C’est à la Tour qu’à cette époque fut utilisée pour la première fois en France la fourchette, originaire de Toscane. Plus tard, de John Kennedy à Charlie Chaplin, de Rita Hayworth à Vladimir Poutine, de Winston Churchill à l’empereur Hirohito, tous les grands de ce monde, têtes couronnées, crésus de l’étain ou du manganèse se sont pressés pour y avoir leur rond de serviette, jouir de la vue, belle à pleurer, s...


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