La Tour d'Argent : les secrets de la réouverture du restaurant mythique

Eric Garault / Pascoandco

Au sortir de la grande pandémie, voilà deux ans, tout infatués de leur confiance de directeurs des consciences modernes, les producteurs d’« Emily in Paris » ont contacté la direction de La Tour d’argent. Avec une proposition indécente : ­laissez-nous tourner un épisode de la série dans votre sympathique restaurant parisien. Le deal : vous nous rémunérez grassement, cela s’entend. En échange, on vous promet un sacré bouche-à-oreille et plein de posts sur Instagram. Proposition rejetée illico. ­Mauvais briefing ou vraie bêtise, les producteurs américains de la bluette ignoraient sans doute qu’ils avaient face à eux une institution des papilles, un panthéon de la gastronomie. Mieux, le plus vieux restaurant de France, fondé en 1582 avec un casting de convives unique au monde.

C’est à la Tour que fut utilisée pour la première fois en France la fourchette

Au XVIe siècle, le bon roi Henri IV y boulottait déjà du pâté de héron et du cygne rôti. Le duc de Richelieu, neveu du cardinal, y offrait à ses convives un bœuf entier ­préparé d’une trentaine de façons différentes. C’est à la Tour qu’à cette époque fut utilisée pour la première fois en France la fourchette, originaire de Toscane. Plus tard, de John Kennedy à Charlie Chaplin, de Rita Hayworth à Vladimir Poutine, de Winston Churchill à l’empereur Hirohito, tous les grands de ce monde, têtes couronnées, crésus de l’étain ou du manganèse se sont pressés pour y avoir leur rond de serviette, jouir de la vue, belle à pleurer, s...


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