"Toute une génération savait que l’abbé Pierre dérapait" : après les accusations d'agressions sexuelles, la délicate question de l'omerta chez Emmaüs

"C'est évidemment la sidération, le choc dans tout le mouvement. [...] L'abbé Pierre est pour nous une figure tutélaire. [...] Le choc est total, nous avons un mouvement aujourd'hui qui est bouleversé, qui est profondément choqué par ces révélations." Ces mots, ce sont ceux de Tarek Daher, le délégué général d'Emmaüs France, invité sur RTL ce jeudi 18 juillet 2024 pour réagir aux accusations d'agressions sexuelles qui visent l'abbé Pierre. Du côté de la Fondation Abbé-Pierre, même son de cloche. Sur France 2, le délégué général, Christophe Robert, s'est défendu d'avoir eu échos de telles accusations : "Ça a été un choc terrible quand nous avons reçu le premier témoignage via l'Église. On s'est dit 'ce n'est pas possible', ça a été une déflagration". L'abbé Pierre a été accusé d'agressions et de harcèlement sexuel par sept femmes, dont une mineure à l'époque des faits. Les témoignages ont été révélés dans un rapport d'enquête publié sur le site d'Emmaüs et de la Fondation Abbé Pierre. Les faits seraient survenus entre les années 1980 et 2005, soit jusqu'à deux ans avant son décès. Selon le directeur général d'Emmaüs France, cinq autres femmes se sont signalées comme victimes de l'homme d'église, mais leur témoignage n'a pas été recueilli pour le moment.

Dans le rapport d'enquête, que nous avons consulté, une personne proche du mouvement témoigne : "Toute une génération [celle du début] savait que l’abbé Pierre dérapait". Cette personne a ajouté que "ce n’était pas un épiphénomène". (...)

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