Le triomphe des pierres ornementales

Isabelle Langlois met en lumière les pierres ornementales dans sa nouvelle collection Dieu Khépi, inspirée par les scarabées des bijoux égyptiens et constituée de joncs en or rose.  - Credit:DR
Isabelle Langlois met en lumière les pierres ornementales dans sa nouvelle collection Dieu Khépi, inspirée par les scarabées des bijoux égyptiens et constituée de joncs en or rose. - Credit:DR

Bien avant la Route de la soie, bien avant le règne du diamant, les pierres ornementales constituaient un produit de luxe destiné aux souverains. « Le tombeau de la reine Puabi, découvert dans les années 1920 dans le sud de l'Irak actuel par l'archéologue britannique Charles Leonard, est tout à fait édifiant à cet égard », affirme l'historien de l'art Paul Paradis. Ce spécialiste des arts décoratifs, par ailleurs professeur à l'École des arts joailliers, précise : « Le corps de la reine, née au 3e millénaire avant notre ère et ensevelie dans la cité sumérienne d'Ur, était paré des dizaines de mètres de fils d'or constituant un manteau, d'un nombre très important de perles de cornaline et d'une myriade d'ornements en lapis-lazuli. Plusieurs perles, parfois très longues, étaient décorées de motifs géométriques grâce à une technique élaborée de gravure à la soude. »

Détail important, ces pierres ornementales faisaient l'objet d'un commerce international intensif. « Ces gemmes retrouvées en Irak étaient façonnées dans les grands centres de production de la vallée de l'Indus, notamment à Harappa et Mohenjo-Daro, c'est-à-dire dans une région située entre l'Inde et le Pakistan actuels », indique la gemmologue et historienne de l'art Marie-Laure Cassius-Duranton. « Le lapis-lazuli, pierre de prédilection des pharaons, provenait quant à lui d'Afghanistan, dans des mines situées à 3 500 mètres d'altitude, où on exploite cette gemme depuis neuf mille ans. » Même const [...] Lire la suite