Trois femmes sur quatre font passer la santé de leurs proches avant la leur

77% des Françaises affirment repousser le moment de consulter pour elles-mêmes

Près de 81% des femmes négligent leur santé au profit de celle de leurs enfants, conjoints et parents, indique une enquête Elabe réalisée pour Axa Prévention.

En matière de santé, les femmes se font passer au second plan. Ce constat inquiétant est révélé par une enquête Elabe réalisée pour Axa Prévention*, dont Le Parisien se fait l’écho. Sur 1324 femmes interrogées, 81% ont déclaré prendre en charge la santé de leurs proches avant la leur et 77% des Françaises affirment repousser le moment de consulter. Elles sont 85% à d’abord essayer de se soigner seules avant de passer par la case médecin.

Pourtant, la gent féminine fréquente bien les cabinets médicaux. Mais pas pour elles-mêmes. Ainsi, 71% ne manqueraient jamais un rendez-vous médical pour accompagner un de leurs proches. Les mamans célibataires sont en première ligne. 57% des femmes ont la responsabilité du suivi et du bilan régulier de la santé de leur progéniture, contre seulement 3% des hommes.

Ce comportement peut avoir de graves conséquences sur la santé, notamment lorsque les maladies ne sont pas diagnostiquées assez tôt pour être correctement prises en charge. Un simple frottis, dans le cadre d’un suivi gynécologique régulier, permet de détecter les débuts d’un cancer du col de l’utérus par exemple.

Les raisons d’une négligence

Comment expliquer ce phénomène ? "Les femmes ont progressé sur le plan professionnel, elles ont gagné en responsabilité, mais sur le plan domestique et parental, ça stagne", explique la spécialiste Muriel Salle, maîtresse de conférences à l’université Claude-Bernard à Lyon-I, dans les colonnes du Parisien. Dans la vie quotidienne, elles cumulent les rôles et doivent jongler avec leur temps libre pour concilier au mieux travail et famille.

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D’autres raisons peuvent également expliquer cette négligence. L’espérance de vie des ainés qui s’allonge fait également peser des nouvelles responsabilités sur les femmes, les mauvaises expériences avec le corps médical, dont des remarques sexistes, peuvent aussi créer une certaine défiance chez elles.

Enfin, les stéréotypes ont la vie dure. "Une femme qui se plaint de fatigue auprès de son généraliste sera considérée comme stressée, elle repartira avec des anxiolytiques alors que chez un homme, le réflexe sera de vérifier si ce n’est pas le cœur, car l’infarctus est catalogué comme étant une maladie masculine", conclut Muriel Salle.

*Enquête réalisée en ligne du 23 mars au 12 avril 2021 auprès de 2505 personnes, 1324 femmes et 1181 hommes, représentatives de la population âgée de 15 ans et plus résidant en France métropolitaine.

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