Un contraceptif masculin réversible pourrait bientôt débarquer

[Photo: Getty]
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Les femmes portent le fardeau de la contraception depuis des décennies.

Mais, l’utilisation prolongée de la pilule est parfois accompagnée d’effets secondaires chez les femmes, comme des caillots sanguins ou le cancer du sein, et des scientifiques ont donc décidé de tester une nouvelle forme réversible de contraception masculine.

Jusqu’à maintenant, les formes de contraception masculine étaient soit à court terme, (comme les préservatifs), soit à long terme dans le cas de la vasectomie.

Mais, les préservatifs ne sont efficaces qu’à 85 % en conditions réellees, et les vasectomies, bien qu’efficaces, ne sont pas toujours réversibles.

Des tests effectués sur une nouvelle pilule masculine, qui consiste à faire baisser les taux de testostérone et de deux hormones nécessaires pour la production du sperme, semblent prometteurs, mais d’autres tests visant à créer une pilule masculine ont souvent été accompagnés d’effets secondaires, comme des problèmes de foie ou une libido réduite.

Une équipe de chercheurs chinois a donc décidé de créer une forme de contraception masculine réversible à “moyen terme”.

Et, écoutez-nous bien jusqu’au bout, car ils se sont inspirés des cocktails à étages, comme le Galaxy, que les bartenders préparent en superposant des couches de liquides différentes dans un verre.

Les couches finissent par être mélangées afin de former un liquide uniforme lorsque la boisson est touillée ou chauffée.

L’équipe chinoise s’est donc demandée s’il serait possible d’employer une approche similaire afin d’injecter des couches de produits et bloquer le canal déférent, le canal qui permet de transporter le sperme des testicules vers l’urètre.

Selon eux, appliquer de la chaleur permettrait de mélanger et détruire les couches, et ainsi de “déboucher le canal”.

Les chercheurs ont donc décidé de tester leur théorie à l’aide de rats.

Ils ont injecté quatre couches de produits à l’intérieur du canal déférent : un hydrogel qui crée une barrière physique devant le sperme ; des nanoparticles d’or, qui chauffent lorsqu’elles sont irradiées de lumière proche infrarouge ; de l’acide EDTA, un produit chimique qui détruit l’hydrogel et tue le sperme ; et enfin, une nouvelle couche de nanoparticules d’or.

Le leader de l’étude Dr Xiaolei Wang, de l’université de Nanchang, a confié à propos des conclusions publiées dans le journal ACS Nano : “Les produits injectés ont permis d’empêcher la fécondation des femelles pendant plus de deux mois”.

Cependant, le mélange et la dissolution des couches ont eu lieu lorsque les chercheurs ont placé une lampe proche infra-rouge sur les rats pendant quelques minutes, permettant ainsi aux animaux d’avoir des petits.

Dr Wang a confié que la première expérience était “prometteuse”, mais que davantage de recherches seraient nécessaires afin de s’assurer que les produits utilisés soient sans danger.

Marie Claire Dorking