Une adolescente anorexique partage des nouvelles encourageantes à propos de sa guérison

Phoebe Brettell, avant et après son traitement. (Photo : Phoebe Brettell/Facebook)
Phoebe Brettell, avant et après son traitement. (Photo : Phoebe Brettell/Facebook)

Jean-Marie Menzies, maman de trois enfants, est devenue particulièrement inquiète lorsqu’elle a remarqué que sa fille de 16 ans commençait à adopter des habitudes alimentaires extrêmes.

En effet, sa fille adolescente Phoebe Brettell avait perdu beaucoup de poids en l’espace de six mois. Elle souhaitait intervenir, mais craignait d’empirer la situation et de faire fuir Phoebe en lui posant des questions.

« Je commençais à constater des tendances obsessionnelles, et elle ne souhaitait manger que des aliments vraiment sains. Elle ne parlait que de superaliments, de lait d’amande et de cannelle saupoudrée sur ses plats. Elle a également commencé à s’entraîner davantage », a confié J. Menzies.

C’est Phoebe qui a fini par se confier à sa mère en mars 2016.

« Je pense que quelque chose ne va pas », lui a-t-elle dit. « J’ai perdu beaucoup de poids et je n’ai pas eu mes règles depuis longtemps ».

Les deux femmes se sont rendues chez le médecin le lendemain. Phoebe souffrait apparemment d’une « alimentation en désordre », mais était encouragée à ne pas se considérer comme anorexique, même si quelque chose n’allait pas.

Le poids de Phoebe a continué de chuter pendant un an. En octobre, Phoebe s’est de nouveau confiée à sa mère afin de consulter un spécialiste.

« Je pense que c’est dans ma tête », a supposé Phoebe.

Phoebe a rapidement été reçue par l’unité des troubles alimentaires (Eating Disorders Unit) du Royal Children’s Hospital à Melbourne, en Australie. L’équipe a confirmé qu’elle était bien anorexique et que son cœur et ses organes étaient défaillants. On lui a ainsi interdit de se déplacer, de sortir et même d’aller à l’école. Elle a quitté l’hôpital et a commencé à suivre un programme de réalimentation et de thérapie intensive.

Phoebe va bien suite à cinq mois de traitement. Son parcours est loin d’être terminé, mais elle a repris du poids et a retrouvé les bancs du St. Columbus College afin d’obtenir son diplôme.

La semaine dernière, Phoebe a courageusement publié des nouvelles émouvantes sur Facebook à propos de sa maladie et de sa guérison, à l’occasion de la semaine internationale de la sensibilisation aux troubles alimentaires.

C’est la semaine internationale de la sensibilisation aux troubles alimentaires cette semaine, c’est pourquoi j’ai décidé de rédiger ce message. Je n’écris absolument pas pour attirer l’attention ou de la compassion. Je ne suis pas du genre à faire ce genre de choses, mais je souhaite sensibiliser les autres, et, avec un peu de chance, être en mesure d’aider quelqu’un qui lutte avec un trouble, qui fait face à ce genre de défi ou problème similaire. Un démon m’a dicté ce que je devais faire et ne pas faire pendant un an et demi. Il m’a contrôlé en me disant ce que je devais manger et quand jeûner pour « compenser » les aliments consommés la veille (ce qui n’est rien d’autre qu’une connerie). J’avais l’impression de contrôler quelque chose et je me sentais donc confiante, mais dans le fond, j’étais vraiment mal-en-point. J’étais fatiguée car je n’obtenais pas suffisamment de nutriments essentiels, ce qui m’empêchait de me concentrer, surtout à l’école. J’avais froid tout le temps car je ne disposais pas de suffisamment de graisse pour me protéger, j’étais malheureuse et je ne facilitais pas non plus les choses pour ma famille. Mais le pire dans tout ça, c’est que j’ai été une une source d’inquiétude pour mes amis, ma famille et mes professeurs pendant plusieurs mois. Tout le monde voyait bien que je n’étais pas moi-même. Tout a commencé quand j’ai commencé à « suivre un régime » en ne mangeant que des ingrédients extrêmement sains, sans jamais vraiment me faire plaisir. J’ai également imposé beaucoup de stress à mon corps en adoptant un programme d’exercice excessif, sans obtenir les nutriments nécessaires. Il s’agit d’un comportement vraiment malsain, car que je ne nourrissais pas assez mon corps pour compenser les exercices excessifs que j’effectuais. Mes parents s’inquiétaient à propos de ma perte de poids soudaine et ne savaient pas comment gérer la situation. Ils voyaient bien que j’étais impuissante, ce qui ne les aidait pas à savoir quoi faire. Ma vie était un mensonge, je cachais tellement de choses et ça me dévorait à l’intérieur. Ce démon a pris le contrôle de mon esprit et m’a poussée à bout, se transformant en bête à l’origine de mon anorexie mentale. L’anorexie m’a attirée dans un trou dont je ne pensais pas pouvoir m’extraire, j’avais l’impression de le mériter mais j’avais tort. J’ai attendu plusieurs mois, de mars à octobre l’année dernière (période pendant laquelle les médecins me disaient que je ne souffrais pas de troubles alimentaires, et encore mois d’anorexie) avant de me confier à mes parents, en leur expliquant que je devais voir quelqu’un pour exprimer mes pensées, ayant progressivement réalisé que le principal problème se trouvait dans ma tête. La thérapeute que j’ai commencé à consulter, et envers qui je suis particulièrement reconnaissante, m’a recommandé de me rendre au Royal Children’s. Elle était choquée d’apprendre que les médecins m’affirmaient que j’allais bien depuis tant de temps, alors que mon corps s’affaiblissait et que le démon grandissait.
Certains l’ignorent peut-être, mais un trouble alimentaire peut entraîner des défaillances d’organes, un rythme cardiaque très bas (augmentant le risque de crise cardiaque), une tension et une densité osseuse faibles, influençant ainsi de nombreux aspects de la santé physique d’un individu. Il s’agit de la principale cause de décès liée à l’ensemble des maladies mentales.
J’ai depuis atteint la dernière phase de rémission, et je ne vais pas vous mentir en disant que tout s’est déroulé facilement, car c’est loin d’être le cas. Ce trouble alimentaire/anorexie a pris le contrôle de ma vie et souhaitait se battre avant de me laisser tranquille. Je me suis battue et j’ai dû arrêter toutes formes d’exercices pendant quelques mois, re-nourrir complètement mon corps et dire adieu à ma vie sociale et scolaire pendant quelques temps. Ces derniers mois n’ont pas été faciles mais je n’aurais jamais pu y arriver sans l’appui constant de mes amis et de ma famille, qui m’ont soutenue tout au long de cette épreuve et qui étaient toujours là pour moi. Je sais que les personnes qui souffrent comme moi se sentent trop gênées ou embarrassées pour se confier ou demander de l’aide, mais je dois absolument vous dire que demander de l’aide est la meilleure idée possible, autant pour sa santé physique que mentale. Je savais que je devais continuer à me battre à cause de la douleur et du désarroi que j’imposais à ma famille et mes amis, et que je m’imposais à moi-même physiquement et mentalement. Je ne suis pas encore complètement guérie, mais je sais qu’il s’agira de ma plus grande réussite quand j’atteindrai mon but, car j’aurais pu baisser les bras à de nombreuses reprises, et mon corps également. Pour le moment, la vie que je suis parvenue à créer au cours de cette rémission est un million de fois mieux que ce que j’imaginais.

« Ma vie était un mensonge, je cachais tellement de choses et ça me dévorait à l’intérieur. Ce démon a pris le contrôle de mon esprit et m’a poussée à bout, se transformant en bête à l’origine de mon anorexie mentale. L’anorexie m’a attirée dans un trou dont je ne pensais pas pouvoir m’extraire, j’avais l’impression de le mériter mais j’avais tort ».

Elle continue :

« Je sais que les personnes qui souffrent comme moi se sentent trop gênées ou embarrassées pour se confier ou demander de l’aide, mais je dois absolument vous dire que demander de l’aide est la meilleure idée possible, autant pour sa santé physique que mentale. Je savais que je devais continuer à me battre à cause de la douleur et du désarroi que j’imposais à ma famille et mes amis, et que je m’imposais à moi-même, physiquement et mentalement ».

« Je ne suis pas encore complètement guérie, mais je sais qu’il s’agira de ma plus grande réussite quand j’atteindrai mon but, car j’aurais pu baisser les bras à de nombreuses reprises, et mon corps également ».

« Pour le moment, la vie que je suis parvenue à créer au cours de cette rémission est un million de fois mieux que ce que j’imaginais ».

Le duo mère-fille espère pouvoir soutenir les autres enfants et familles touchés par des troubles alimentaires en continuant d’encourager ce type de discussions.

Jessica Ankomah
Yahoo Canada Style