Une maman qui souffre de “phobies alimentaires” extrêmes ne mange que des sandwichs au fromage depuis près de 30 ans

April Griffiths, 29 ans, ne mange que des sandwichs au fromage. (SWNS)
April Griffiths, 29 ans, ne mange que des sandwichs au fromage. (SWNS)

Une mère de 2 enfants qui souffre d’une “peur de la nourriture” a révélé ne manger que des sandwichs au fromage depuis près de 30 ans.

April Griffiths, 29 ans, souffre d’une phobie extrême de la nourriture et d’anxiété sévère dès qu’elle envisage de manger autre chose.

La maman a dépensé une fortune afin de suivre des sessions d’hypnothérapie, mais rien n’est parvenu à soulager son obsession.

April Griffiths, de Nuneaton, dans le Warwickshire, a confié : "Je souffre de crises de panique dès que je tente quelque chose de nouveau, mon corps tout entier se met à trembler et je suis terriblement nerveuse”.

“J’ai peur d’étouffer et de tester de nouvelles textures alimentaires. J’ai déjà essayé de manger de toutes petites quantités de riz, de pâtes ou de légumes, mais je n’ai jamais été capable de les avaler sans vomir”.

Elle a confié qu’elle avait du mal à sortir avec de nouveaux amis, car elle doit toujours expliquer pourquoi elle commande un sandwich au fromage.

April Griffiths, 29 ans, souffre d’une phobie alimentaire probablement apparue pendant son enfance. (SWNS)
April Griffiths, 29 ans, souffre d’une phobie alimentaire probablement apparue pendant son enfance. (SWNS)

Sa phobie a également un impact sur ses relations.

“J’ai prévenu mon partenaire de neuf ans, Leigh Kendall, 34 ans, dès notre premier rencard afin d’éviter les malentendus”, a-t-elle confié.

Leigh Kendall a encouragé A. Griffiths à goûter à de nouveaux aliments, mais elle n’y est jamais parvenue. Elle craint aujourd’hui de ne jamais réussir à manger autre chose de toute sa vie.

April, son partenaire Leigh et leurs deux enfants [Photo: Caters]
April, son partenaire Leigh et leurs deux enfants [Photo: Caters]

“J’en ai marre des sandwichs au fromage, mais je suis incapable de surmonter ma phobie, même après des années de thérapie”, a-t-elle confié.

La manière dont le fromage est préparé a également un impact.

“Parfois, je fais chauffer mon sandwich, mais je dois le manger pendant que le fromage est encore chaud, car j’ai des haut-le-cœur quand ça refroidit et la texture change”, a-t-elle confié.

“Ça peut sembler bizarre, mais quand je mange du fromage en tranches, j’essaye de ne pas y penser, car la texture est complètement différente de celle de mon sandwich au fromage râpé habituel”.

“Mais, je n’ai pas de crise de panique, car ça reste du fromage, et je peux manger des toasts car je sais que je peux manger du pain sans problème”.

La maman rêve de pouvoir manger certains aliments, comme un rôti, mais l’idée d’avoir des légumes, des pommes de terre et de la viande dans l'assiette la rend malade.

“Les chips représentent l’unique autre option tolérable, et il s’agit de la seule source d’excitation pour mes papilles gustatives, c’est pourquoi je choisis toujours un pack aromatisé”, confie-t-elle.

“Je mange souvent des chips saveur fromage et oignons ou cocktail de crevettes, et je me fais plaisir avec des Pringles saveur crème fraîche pour les grandes occasions”.

April a peur de transmettre sa phobie à ses enfants [Photo: Caters]
April a peur de transmettre sa phobie à ses enfants [Photo: Caters]

April Griffiths, mère de Charlie, 2 ans, et Daisy, huit mois, s’efforce de ne pas transmettre sa phobie à ses enfants.

Elle confie ainsi qu’il devient difficile de nourrir son fils, car il remarque qu’elle ne mange pas la même chose qu’elle. Elle mange donc après lui dans une autre pièce afin qu’il ne développe pas les mêmes habitudes alimentaires.

April Griffiths confie que sa phobie alimentaire est probablement apparue lorsqu’elle était petite.

“Mes parents étaient particulièrement inquiets lorsque j’étais bébé et que j’ai commencé à passer du lait aux aliments solides, car je ne voulais pas manger et vomissais immédiatement”, a-t-elle confié.

“Beaucoup de gens disent que mes parents n’étaient pas assez strictes, mais ça n’est pas vrai du tout. J’ai vraiment peur de la nourriture et ça a toujours été comme ça”.

“Ils ont passé tellement de nuits à pleurer et stresser à ce sujet. Ils m’ont emmenée voir mon médecin généraliste, mais il n’y avait rien qui clochait chez moi médicalement parlant, et les médecins m’ont confié que j’étais en bonne santé”.

April Griffiths a confié que les sessions de thérapie qu’elle suit depuis qu’elle est enfant ne sont pas efficaces, et que l’hypnothérapie est l’unique méthode qui lui a presque permis d’être “guérie”.

“J’ai suivi 2 sessions et j’ai réussi à manger du riz quelques mois plus tard, ce qui était un exploit pour moi, j’étais tellement fière”, a-t-elle confié.

Mais, à 300 £ (environ 340 euros) la session, elle n’a pas pu se permettre de continuer et a donc repris son régime habituel.

La vendeuse en ligne espère maintenant qu’un traitement similaire soit proposé par le NHS.

Pour l’instant, elle doit se contenter des aliments auxquels elle est habituée et à 3 briques de jus d’orange par jour pour faire le plein de vitamines.

Qu’est-ce qu’une phobie alimentaire ?

Selon Mind, un problème alimentaire correspond à tout rapport compliqué avec la nourriture.

Le site revient sur les différents impacts de la nourriture sur la vie des gens et explique qu’il est possible d’être dégoûté à l’idée de manger certains aliments et d’avoir peur de certains types de nourriture.

Il arrive parfois qu’une phobie alimentaire ou liée à la nourriture soit prise pour un trouble alimentaire, mais Mind confie qu’il y a une différence.

“Un trouble alimentaire est un diagnostic médical basé sur vos habitudes alimentaires et des tests médicaux réalisés sur votre poids, votre sang et votre indice de masse corporel”, confie le site.

“Un problème alimentaire fait référence à un rapport compliqué avec la nourriture. Cela peut être aussi difficile à vivre qu’un diagnostic de trouble alimentaire”.

Anxiety Care UK explique qu’il existe deux types de phobies alimentaires différents. L’un concerne l’incapacité d’avaler par crainte d’étouffer, pouvant entraîner le rejet de la plupart des aliments solides.

L’autre concerne une aversion alimentaire, lorsque certaines textures alimentaires ou odeurs entraînent des nausées, voire des vomissements.

Si votre attitude vis-à-vis de la nourriture et de l’alimentation a un impact sur votre vie, Mind vous conseille de consulter votre médecin généraliste qui sera en mesure de vous donner des recommandations et vous aider à trouver le soutien nécessaire.

Marie Claire Dorking