Une pilule quatre en un permettrait de lutter contre un tiers de tous les problèmes cardiaques

Une pilule quatre en un permettrait d’éviter un tiers des principaux problèmes cardiovasculaires, d’après une nouvelle étude. [Photo: Getty]
Une pilule quatre en un permettrait d’éviter un tiers des principaux problèmes cardiovasculaires, d’après une nouvelle étude. [Photo: Getty]

Une pilule quotidienne “quatre en un” pourrait empêcher un tiers des problèmes cardiaques, d’après de nouvelles conclusions.

Les pilules surnommées “poly-pill” sont disponibles à petits prix et ont été présentées par des scientifiques iraniens afin de “limiter le fardeau des maladies cardiovasculaires, surtout dans les pays à revenus faibles et moyens”, d’après l'étude publiée aujourd'hui dans The Lancet.

Elles permettraient d’éviter “des événements cardiovasculaires importants”, pouvant inclure des crises cardiaques et des AVC.

Elle comprend un ensemble de médicaments différents associés à des effets positifs sur le cœur :

• De l’aspirine, pour fluidifier le sang

• Une statine, pour faire baisser le cholestérol

• Deux médicaments différents, pour faire baisser la tension

L’étude a réuni environ 6 800 personnes et a été réalisée dans plus de 100 villages en Iran. Environ la moitié des sujets consommaient la polypill et recevaient des conseils pour modifier leur mode de vie et avoir une meilleure santé cardiaque, alors que les membres de l’autre moitié recevaient simplement des conseils sur leur mode de vie.

202 problèmes cardiovasculaires ont été enregistrés chez les participants qui avaient pris la pilule (3 421), alors que 301 cas, soit environ un tiers de plus, ont été enregistrés chez les 3 417 personnes qui n’avaient pas pris la pilule.

Le médicament a été associé à des baisses importantes du taux de “mauvais” cholestérol, mais également a un impact moins important sur la tension.

"Le polypill est abordable, et l’impact potentiel en matière de santé cardiovasculaire et de lutte contre la principale cause de décès au monde est donc considérable”, confie à la BBC le Dr Nizal Sarrafzadegan, de l’Isfahan University of Medical Sciences, Iran.

Cependant, le médicament n’est pas autorisé partout, comme au Royaume-Uni par exemple. Le professeur Tom Marshall, de l’université de Birmingham, a confié à la BBC que les avantages seraient “plus insignifiants” au Royaume-Uni et dans les pays aux revenus élevés.

Les maladies cardiaques représentent encore la principale cause de décès au monde, mais le taux de mortalité associé à ces troubles a été réduit de moitié au cours de la dernière décennie au Royaume-Uni, d’après une étude récente.

Les conclusions suggèrent que la chute des taux de mortalité serait principalement due à l’utilisation en hausse des statines, des médicaments qui protègent les personnes particulièrement touchées par les maladies cardiovasculaires, mais également des campagnes anti-tabac efficaces.

Francesca Specter