Vahina Giocante raconte son douloureux chemin pour dénoncer l’inceste dont elle a été victime

Vahina Giocante n’avait que cinq ans quand son père a commencé à abuser d’elle.

Dans A corps ouvert, son livre témoignage qui sort le 28 mars chez Robert Laffont, l’actrice de 42 ans raconte son histoire assez « particulière ». En effet, la comédienne avait « beaucoup d’amour envers (s)on agresseur » ce qui a rendu encore plus difficile la prise de conscience.

« Il existe un lien unique entre un père et sa fille. Dans mon cas, c’est un Œdipe poussé à l’extrême, qui détruit les fondations d’une personne », explique à Paris Match celle qui avoue être « passée par toutes les thérapies possibles et imaginables » pour se (re)construire. Car « cette agression n’a pas été faite dans la violence », confie Vahina Giocante, qui y voit « une chance (..) qui est aussi son malheur ». Elle analyse : « Quand le délit est commis avec délicatesse et tendresse, c’est aussi destructeur et c’est en plus difficile à pointer du doigt et à dénoncer ».

Or cet acte de « pédocriminalité », comme elle préfère le désigner, son père l’a aussi commis contre sa jeune demi-sœur, qu’il avait adoptée après qu’elle a eu perdu le sien. Et c’est cet abus sexuel sur sa sœur qui a poussé Vahina Giocante à porter plainte contre leur agresseur. « J’ai pris conscience de la gravité de l’acte à partir du moment où ça touchait ma sœur », explique-t-elle.

Toutefois, porter plainte et faire condamner, en 2000, son père à trois ans de prison dont un avec sursis a été une « épreuve » pour la jeune femme. « Il n’y a pas de plus grande épreuve que d’envoyer son père en taule quand on a 17 ans », reconnaît celle qui a fini par accorder son « pardon » à son géniteur... qui en a profité pour « tenter de corroborer son "innocence" auprès de ma fratrie ».