« Veneno » : biopic pour la star trans de l'Espagne

Prostituée, puis star de la télé, la Veneno fut l'icône trans de tout l'Espagne. Une mini-série lui rend un hommage posthume. Politique et délicieusement too much.

Être une femme comme les autres, très peu pour elle. Toute sa vie, Cristina Ortiz (1964-2016), dite la Veneno, aura été un, voire plusieurs personnages hors du commun : jeune homosexuel maltraité par sa mère et les garçons de son village natal de l'Espagne franquiste, femme trans incendiaire, prostituée au verbe haut, star de la télé, repris de justice… Mais surtout une icône, dont la verve et le charisme firent beaucoup pour la visibilité des personnes trans et LGBT dans l'Espagne des années 1990. C'est cette existence que relatent, avec une mise en scène nerveuse et flamboyante, les réalisateurs Javier Calvo et Javier Ambrossi, dans une série basée sur la biographie écrite par la journaliste trans Valeria Vegas. En respectant le vœu de cette dernière : n'employer que des acteurs ou actrices trans pour les rôles concernés. Sans vernis esthétisant ni branché : seins et lèvres sont gonflés, chairs et rides exposées, et les vannes que s'envoient la Veneno et ses amies sont d'une vulgarité réjouissante. Autant d'atours qui, à l'image de leurs micro-robes et de leurs maxi-cils, leur servaient d'armes, « pour séduire et faire peur ». Et surtout pour revendiquer leur place, sans se fondre dans le décor. La Veneno est morte en 2016, à l'âge de 52 ans, dans son appartement, d'une chute accidentelle due à un abus de médicaments. En Espagne, la série a battu des records d'audience il y a tout juste un an et a été achetée par HBO. Elle...

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