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Crinolines, cape-pétales et jupes-culottes en tulle et dentelle: au premier jour de la semaine de la haute couture à Paris, la maison Dior a revisité le passé lundi avec une collection audacieuse, peut-être la dernière de la créatrice Maria Grazia Chiuri.Pour l'Italienne, cette collection printemps-été 2025 "apparaît comme l'occasion de réveiller les thèmes essentiels de la mémoire vestimentaire - notamment la créativité des siècles passés - et de bouleverser l'ordre du temps", explique la note d'intention. Coiffées à l'iroquoise, avec des plumes dans leurs tresses, les mannequins ont défilé parées de jupes drapées, de crinolines courtes assorties de dentelles, plumes ou de longues franges, avec des bustiers ajustés ou des chemisiers légers.Jupes-culottes en tulle bordé de dentelle et robes et capes rappelant les pétales d'une fleur étaient également au rendez-vous, sans oublier les robes et manteaux trapèze inspirés de la ligne du même nom imaginée par Yves Saint Laurent pour la maison en 1958.C'est décidément dans l'air du temps: la semaine dernière, son confrère de Dior Homme, Kim Jones, a présenté une collection inspirée de la ligne H de Monsieur Dior en 1954.- Dernière Maria Grazia Chiuri ? -Le défilé était organisé dans les jardins du musée Rodin, dans une structure construite spécifiquement pour l'occasion autour des peintures de l'artiste indienne Rithika Merchant, transformées en fresque textile, devant un parterre de stars, dont l'ex mannequin et chanteuse Carla Bruni-Sarkozy, les actrices américaines Pamela Anderson et Anya Taylor-Joy ou la comédienne française Camille Cottin. S'agit-il du dernier défilé de Maria Grazia Chiuri pour Dior ? Depuis des mois la rumeur bruisse que le styliste britannique Jonathan Anderson pourrait quitter Loewe, également propriété de LVMH, pour prendre les rênes de la maison parisienne. Une théorie renforcée par l'absence du créateur aux Fashion Week de Milan et de Paris ces dernières semaines et de Londres en février.Face au ralentissement mondial de la consommation des produits de luxe, le géant français, qui doit annoncer mardi ses résultats annuels, devrait opérer des changements stratégiques au sein de Dior.Si les revenus de la maison ont presque quadruplé, passant de 2,7 milliards d'euros en 2018 à plus de 9 milliards en 2023, les créations de la styliste italienne, à la tête des collections féminines depuis 2016, sont "un peu figées et répétitives", soulignaient au début du mois les analystes de la banque HSBC.A la tête de Loewe depuis plus de 10 ans, Jonathan Anderson semble le candidat idéal pour relancer la machine. Déjà au cœur de la maison LVMH, acclamé à chacun de ses défilés, que ce soit avec sa marque JW Anderson ou avec la maison espagnole, le Britannique peut également se vanter d'avoir fait exploser les ventes de cette dernière. - Retour vers le passé chez Schiaparelli aussi - La semaine de la haute couture a débuté lundi matin avec le traditionnel défilé de Schiaparelli, un show intitulé "Icare", lui aussi inspiré du passé. C'est en découvrant des rubans des années 1920 et 1930 que le créateur américain Daniel Roseberry a eu "envie de voyager dans le temps, de dessiner des silhouettes qui pourraient évoquer la haute couture du passé", explique la note d'intention.Mannequins corsetées, aux décolletés rigides et aux hanches larges, parmi lesquelles Kendall Jenner, ont ainsi défilé sous les ors du Petit Palais. A ne pas confondre avec la semaine de la mode parisienne, la semaine de la haute couture se déroule en janvier pour l'été et en juillet pour l'hiver, uniquement à Paris, car il s'agit d'une spécificité française, où sont présentées des pièces uniques nécessairement faites à la main. Des créations principalement destinées aux tapis rouges, grands événements de la jet-set et galas.Jusqu'à jeudi, 28 maisons présentent leurs créations, dont Chanel, Armani, Jean Paul Gaultier ou encore Valentino, avec la première collection haute couture d'Alessandro Michele, nommé directeur artistique de la maison italienne au printemps 2024.mdv/pel/jp