Vincent Valinducq a accompagné sa mère atteinte d’une maladie apparentée à Alzheimer : « Au début, mon frère, mon père et moi étions dans le déni »
Rarement mis en lumière, alors qu'ils sont plus qu'indispensables auprès de nos aînés, les aidants sont au cœur de notre prochain hors-série. A cette occasion, Zaho de Sagazan, Nathalie Levy, Vincent Valinducq et Elie Semoun témoignent de ce rôle qu'ils connaissent si bien. Vincent Valinducq, médecin et expert santé dans « Bonjour ! La Matinale TF1 », a livré son témoignage dans « Je suis devenu le parent de mes parents » (Stock). Il se confie.
« J'avais 26 ans quand, à seulement 50 ans, ma maman a déclaré les premiers symptômes d'une maladie apparentée à celle d'Alzheimer. Le diagnostic a pris du temps. Au début, mon frère, mon père et moi étions dans le déni et pensions qu'elle avait juste un coup de fatigue. Puis le niveau de soutien a augmenté. On était là, c'était tout naturel pour nous, mais, un jour, j'ai entendu le mot “aidant” et j'ai compris que nous l'étions. Le savoir ne change pas grand-chose, c'est-à-dire que mon degré d'implication est resté le même, mais à la fois ça change tout, car on apprend que l'on a accès à des aides humaines, financières, matérielles.
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On découvre aussi que l'on est plus fragile que les autres. Mon père était l'aidant principal, 24 heures sur 24, alors il a commencé à s'épuiser. Moi, je me suis isolé, je n'étais pas apte à rencontrer, à donner ni à recevoir. Quand vous vivez une situation aussi dramatique, il y a peu de place pour autre chose et l'on peut se sentir coupable de prendre du plaisir. J'étais étudiant en médecine, et j'ai réussi à me construire professionnellement. Souvent, on a envie de tout plaquer. Or le travail est essentiel pour sortir de cette bulle asphyxiante. Nous avons été aidants pendant...
