Virgilia Hess : "Une partie de ma grossesse a été volée par le cancer du sein, je ne voulais pas choisir mon cercueil"

Dans son livre "Ma grossesse m’a sauvé la vie" paru aux éditions Leduc, Virgilia Hess revient sur le jour où sa vie a basculé, en janvier 2023. Enceinte de six mois, la journaliste apprend qu'elle est atteinte d'un cancer du sein agressif. Pour Yahoo, Virgilia Hess raconte son combat pour la vie, mais aussi pour devenir mère coûte que coûte.

Sur BFM TV, à la présentation des bulletins météo, Virgilia Hess ne s'est jamais départie de son sourire. Pourtant, en coulisses, la journaliste a traversé des moments éprouvants qu'elle raconte dans son livre paru aux éditions Leduc, "Ma grossesse m'a sauvé la vie". Un titre qui interpelle et qui ne raconte qu'une partie du combat pour la vie menée par Virgilia Hess, atteinte d'un cancer du sein alors qu'elle était enceinte de son premier enfant...

En janvier 2023, Virgilia Hess et son compagnon Anthony sont sur un petit nuage : ils attendent leur premier enfant. À 32 ans, la présentatrice météo se réjouit d'accueillir une petite fille dont elle prépare l'arrivée avec grande hâte. Mais tout bascule le 17 janvier 2023, lors d'un simple examen médical de routine. "Ce jour-là, j’allais voir ma gynécologue pour le suivi de grossesse. Et c'est cette cette gynécologue qui a eu le réflexe incroyable de me palper la poitrine" se souvient Virgilia Hess. Alors qu'elle s'apprête à devenir mère, la journaliste apprend qu'elle est atteinte d'un cancer du sein. Le choc est terrible et rendu "encore plus violent par le fait d'être enceinte" raconte Virgilia Hess. Dans un premier temps, la jeune femme ne réalise pas ce qui lui arrive. Tout à coup le tableau s'assombrit alors que le plus beau restait à venir.

"Triste, en colère, dans une sidération totale", Virgilia Hess bascule dans un autre monde, mais n'a pas le temps de s'appesantir sur le choc de l'annonce : "J’apprends très rapidement que mon cancer est un cancer du sein très agressif, de grade trois." Enceinte de six mois, la journaliste n'a d'autre choix que de commencer de lourds traitements de chimiothérapie. Un souvenir encore douloureux : "C’est dur à accepter au départ. À ce moment-là, mon accouchement est censé être trois mois plus tard, et on m’explique qu’on est vraiment à trois mois près." D'autant qu'il y a cette peur panique de mourir et ces questions sans réponse. La chimiothérapie va-t-elle être efficace ? Au milieu de ces doutes, Virgilia Hess garde une certitude : "Si je n'avais pas été enceinte, je n'aurais pas eu de diagnostic de cancer du sein."

Virgilia Hess se lance alors "à l'attaque", pour elle mais aussi et surtout pour son bébé : "Parce qu’il est hors de question que j’accouche d’un enfant qui ensuite se retrouve sans maman. Je ne voulais pas choisir mon cercueil. Personne n’a envie de se projeter dans la mort et l’organisation de funérailles. Surtout qu’à ce moment-là, je venais à peine de choisir le berceau de mon bébé." Arrachée à son petit nuage, Virgilia Hess doit lutter contre un cancer du sein agressif. Et avec la lutte viennent les changements tout aussi brutaux. Deux ans plus tard, la jeune femme se souvient avec émotion du jour où son compagnon Anthony lui a rasé la tête : "C’est un moment très difficile, mais très émouvant parce que je le vois comme un geste d’amour."

Dans la foulée, les médecins prévoient de déclencher l'accouchement, pour que celui-ci soit suffisamment espacé entre deux chimiothérapies, de sorte que la jeune maman ait assez d'énergie. Mais la petite Léna-Rose n'en fait qu'à sa tête et nait une semaine plus tôt, "de manière totalement naturelle". Si l'accouchement s'est bien passé, Virgilia Hess se souvient de sa première rencontre avec sa fille marquée parle spectre de la maladie : "On me la met dans les bras et je vois qu’elle a ce qu’on appelle la tête en pain de sucre, un peu déformée. Vu qu'il y a tous les traitements autour du cancer, ma première réaction c'est de me dire que c'est à cause de la chimio qu'elle est comme ça. Une partie de ma grossesse a été volée par ce cancer et par les traitements." Des traitements que Virgilia Hess doit poursuivre après la naissance de sa fille. Devenue mère, elle se bat avec davantage de force, portée par l'amour de ses proches. Par deux fois, Léna-Rose sauve sa maman.

Dix jours après son accouchement, Virgilia Hess entame sa troisième chimiothérapie et subit de lourds effets secondaires, comme "la nausée, des maux de tête, de ventre, des douleurs dans tout le corps" : "J’ai l’envie, presque, de mourir." Après six mois de chimiothérapie, la jeune femme se fait opérer pour une mastectomie partielle, une intervention qui consiste à retirer la totalité ou une partie du sein. Après analyse, Virgilia Hess apprend qu'il reste des cellules cancéreuses, alors le combat reprend. Aujourd'hui, si on ne lui a encore jamais parlé de rémission, la jeune maman veut plus que jamais sensibiliser le grand public.

"Le cancer n’est plus un secret" martèle-t-elle, tout en déplorant les trop nombreux tabous qui subsistent et les idées reçues autour du cancer du sein. "On imagine que ça n’arrive qu’aux autres, que les jeunes femmes ne sont pas concernées, que les femmes enceintes ça ne sert à rien de les palper." Forte de son expérience, Virgilia Hess n'a jamais hésité à parler de son cancer du sein sur les réseaux sociaux, portée par le soutien du public et surtout celui de ses proches. "Ce n'est pas une maladie qui doit se vivre dans le secret. On doit être accompagnée dans cette épreuve et le rôle de l’aidant est primordial. C’est un combat qui se mène à plusieurs."

Virgilia Hess : "On me met ma fille dans les bras et je vois qu'elle a la tête déformée"