Vivre avec un trouble du neurodéveloppement (syndrome d'Asperger)
Vous qui lisez cet article êtes sûrement un "neurotypique", groupe qui représente la majorité de la population. Mais peut-être faites-vous plutôt partie des personnes souffrant d'un trouble du neurodéveloppement. Beaucoup moins nombreuses, ces personnes mettent parfois des années avant d'avoir un diagnostic précis. C'est le cas de Sylvie, auteure du livre Celle qui souriait trop pour être autiste (éditions Tchou). Nous la remercions pour son témoignage et sa confiance.
Sylvie, pouvez-vous nous raconter votre long parcours ?
J’ai été diagnostiquée très tardivement, porteuse d'un trouble du neurodéveloppement qu'on appelait autrefois syndrome d'Asperger, qui est une forme d'autisme sans déficience intellectuelle et sans retard de langage. Donc, à titre d'exemple, j'avais déjà des gros soucis pour socialiser quand j'étais enfant. A l'école maternelle, en particulier quand je suis entrée à l'école. C'était un vrai traumatisme pour moi. Les enfants, en particulier dans la cour de récréation, me terrorisaient complètement.
Je rencontrais aussi quelques difficultés quand ma mère invitait des petites copines à la maison. Pour elle, c'était important puisque j'étais fille unique et elle était vraiment dans cette dynamique de m'aider à socialiser avec les gens en constatant que j'avais quand même des difficultés. Et c'était pour moi toujours douloureux. Je n'aimais pas que les enfants viennent chez moi, dérangent mes jouets. En plus, on avait assez rarement...