Voguing, une danse en vogue

Née à Harlem dans les sixties, cette danse a été popularisée par Madonna dans les années 1990. Aujourd’hui, elle enflamme les nuits parisiennes et les studios de danse. Décryptage.

Si son nom évoque le célèbre magazine de mode, c’est parce que les mouvements suggèrent des poses de top models. Fascinants, les danseurs, parfois chaussés de talons aiguilles, enchaînent les postures au sol et debout, tantôt fluides, parfois très saccadées, mais toujours avec élégance et féminité. Pour comprendre l’essence de cette danse, il faut plonger dans le siècle dernier.

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Une culture LGBT afro-américaine Le mouvement s’est fait connaître du grand public dans les années 1980, mais les premiers pas de voguing ont été esquissés il y a un siècle dans des prisons du New Jersey par des détenus homosexuels. Ils deviendront une danse à proprement parler à Harlem, dans les années 1960-1970, créée par une communauté de Noirs gays et transsexuels. Son objectif : devenir une danse identitaire et rassembler ceux qui se sentent rejetés. En 2007, c’est Lasseindra Ninja, figure tutélaire de la scène ballroom parisienne, qui l’importe en France. Aujourd’hui, la discipline fait partie de la culture appelée « ballroom scene », dont les codes sont aussi riches que nombreux.

La ballroom scene C’est un vrai mouvement politique puisqu’il est né pour combattre l’homophobie et le racisme. Quant à ses adeptes, ils regroupent un public hétérogène qui respecte les us et coutumes établis à l’image d’une grande famille. Le principe : elle se compose de groupes que l’on appelle des « houses », dirigés par des figures maternelles que l’on nomme les « mothers ». Ces derniers s’affrontent lors de « battles » de danse, à l’issue desquelles les « children » remportent des titres. Depuis quelques années, la ballroom scene explose à Paris, faisant de la ville une des capitales du voguing.

Un mix de(...)


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