Voici l’heure à laquelle les femmes sont davantage susceptibles d’accoucher, d’après une nouvelle étude
Il est difficile de prévoir à quel moment bébé va arriver, mais un nouveau sondage vient de révéler que les naissances avaient généralement lieu autour de 4 heures du matin.
En réalité, sept naissances sur 10 tombent en dehors des heures de travail régulières.
Une analyse réalisée sur plus de 5 millions de naissances en Angleterre a permis de déterminer que 71,5 % des naissances avaient lieu en dehors des heures habituelles de travail (de 9h à 16h59 pendant la semaine).
L’étude, menée par City, University of London, et publiée dans le journal PLOS One, a permis de découvrir que l’heure et le jour de la naissance variaient en fonction du mode du travail et de la méthode d’accouchement.
Un peu plus de la moitié des mamans accouchent suite à un travail qui débute de manière spontanée, et les chercheurs ont constaté que les accouchements étaient davantage susceptibles d’avoir lieu entre 1h et 6h59 du matin, avec un pic à 4 heures du matin et un fléchissement dans l’après-midi.
Les accouchements étaient également légèrement plus susceptibles d’avoir lieu dans la semaine.
Les chercheurs ont découvert que seul un peu plus d’un quart (28,5 %) des naissances avaient lieu entre 9h et 16h59 en semaine, alors que quasiment trois quarts (71,5 %) des naissances avaient lieu en dehors de ces heures, pendant le weekend, les jours fériés ou entre 17h et 8h59 pendant les jours de la semaine non fériés.
Les naissances par césarienne optionnelle ou planifiée représentaient 9,2 % des naissances et avaient généralement lieu pendant les jours de la semaine et entre 9h et 11h59, avec un pic entre 9h et 10h59.
Très peu de ces naissances avaient lieu entre 17h et 6h59 en soirée et pendant la nuit en semaine, et encore moins à n’importe quelle heure du weekend et des jours fériés, reflétant ainsi les heures de travail des équipes médicales.
Les différences liées aux jours étaient davantage visibles dans le cas des césariennes planifiées qui avaient rarement lieu le weekend ou les jours fériés. En effet, elles avaient davantage tendance à avoir lieu le lundi et les jours de la semaine après un jour férié, ainsi que les jeudi et les jours de la semaine avant un jour férié, ce qui reflète également les emplois du temps des professionnels.
Les chercheurs ont confié qu’il s’agissait de la première analyse nationale à se pencher sur tous les aspects du moment de la naissance en Angleterre, et que l’étude avait été menée en collaboration avec l’University College London (UCL) et le National Childbirth Trust (NCT).
L’équipe a réuni des données à partir d’enregistrements de naissance, de déclarations de naissance et des Maternity Hospital Episode Statistics afin d’analyser 5 093 615 naissances d’enfants issus d’une grossesse unique réalisées dans des unités de maternité du NHS en Angleterre sur une période de 10 ans, de 2005 à 2014.
Les tendances liées aux accouchements spontanés restent relativement similaires en Angleterre depuis les années 50, mais les chercheurs ont découvert que les tendances des accouchements avaient changé depuis le développement des interventions obstétriques à partir de la seconde moitié du 20e siècle.
Les auteurs confient que ces nouvelles tendances pourraient avoir un impact sur le métier de sage-femme et les professions médicales.
Le principal auteur de l’étude Dr Peter Martin, d’UCL, qui a dirigé la recherche à City, University of London, a confié : “L’expérience sur le long terme et les recherches réalisées dans d’autres domaines indiquent que les naissances humaines sans interventions obstétriques sont davantage susceptibles d’avoir lieu la nuit ou tôt le matin”.
Il suggère que les bébés seraient davantage susceptibles de naître la nuit à cause de l’évolution.
“Nos ancêtres vivaient en groupes actifs et dispersés dans la journée avant de se retrouver dans la soirée”, explique-t-il. “Un travail et un accouchement dans la nuit offraient ainsi probablement davantage de protection pour la maman et son bébé”.
Claire Lyon, safe-femme chez Private Midwives, a son propre avis sur la question.
“Les conclusions de cette étude, qui indique que la plupart des bébés naissent pendant la nuit, ne risquent pas de surprendre les sages-femmes. Surtout celles qui travaillent régulièrement dans les ailes dédiées au travail et les centres d’accouchements, et qui assistent les mamans lors d’accouchements à la maison”, confie-t-elle.
“Le travail et les contractions sont associés à deux hormones. D’abord, la mélatonine, qui stimule le sommeil, et l’oxytocine, surnommée l’hormone de l’amour. La mélatonine grimpe la nuit vu que son rôle consiste à stimuler le sommeil, alors que l’oxytocine, en charge de signaler les contractions du ventre et l’avancement du travail, est également davantage présente la nuit, lorsqu’il fait habituellement sombre et que les femmes sont plus détendues (l’adrénaline qui a l’effet inverse est alors également plus faible)”.
“Ces deux hormones sont responsables de l’orchestration et de l’avancement du travail, expliquant ainsi pourquoi les naissances sont plus courantes la nuit”.
“Cependant, la naissance est un processus complexe qui dépend de nombreux facteurs, comme le corps de la femme et la position du bébé, ce qui signifie qu’il est difficile de prédire à quel moment un enfant va naître”.
“Cela étant dit, tout ce qui compte, c’est que le bébé naisse de manière sûre et en bonne santé”.
Alors, tant pis si ça arrive à 4 heures du matin ou à une heure où on préférerait tous dormir.Style International Editors