Zabou Breitman raconte son enfance dans "la grosse galère" : "Je dormais dans la tour, où il faisait 6 degrés l'hiver"

Aujourd'hui âgée de 63 ans, Zabou Breitman est une actrice, réalisatrice et metteure en scène reconnue par la profession, saluée par le César de la meilleure première œuvre pour "Se souvenir des belles choses" en 2003, ainsi que de quatre Molières.

Fille du scénariste Jean-Claude Deret, né Claude Breitman, et de la comédienne québécoise Céline Léger, elle a passé une partie de son enfance à Mennetou-sur-Cher dans l'ancien prieuré que son père avait acquis, avant d'être scolarisée au lycée Claude-de-France à Romorantin. Mais si elle affirme avoir connu une enfance heureuse, la comédienne ne s'en cache pas : sa famille a connu des années de galère.

Vidéo. Zabou Breitman répond aux questions de Jordan de Luxe sur C8 et revient notamment sur son couple passé avec le père de ses deux enfants

Une fille unique, très solitaire

Interrogée par le magazine Télérama, en 2019, Zabou Breitman racontait sa jeunesse "très heureuse", entourée de parents aimants. "J'étais un peu un enfant roi, je me sentais protégée", se souvient-elle. "J'avais de l'esprit, et comme mon père aimait en jouer, on riait beaucoup. Très tôt, il m'a initiée au surréalisme. Ma mère, elle, était en retrait par son éducation, mais c'était une rebelle, une féministe."

Toutefois, le fait de ne pas avoir de frères et soeurs a créé un sentiment de solitude chez elle : "J'étais enfant unique, je m'ennuyais beaucoup", glisse-t-elle. Dans les colonnes de Version Femina, elle précisait que l'éducation qu'elle a reçue a fait d'elle "une enfant à part", et qu'elle n'avait "pas spécialement" eu beaucoup d'amis. "Enfant unique, j'ai développé très tôt des goûts qui ne correspondaient pas à ceux de mon âge." Un sentiment renforcé par le fait que sa famille vivait "à la campagne", "dans un endroit reculé".

Une enfance marquée par la pauvreté

Zabou Breitman se souvient également de la pauvreté dans laquelle se sont retrouvés ses parents, et des conséquences sur leur moral. "J'ai traîné le chagrin de mes parents comme un boulet. Finir dans la misère était ce qui pouvait arriver de pire à ma mère : elle était née dans une famille très populaire, nombreuse, catholique, s'était mariée avec un homme issu d'une famille bourgeoise, juive mais athée, et elle a fini pauvre."

La famille s'est donc installée dans le prieuré acheté par son père : "Un prieuré du XIIIe siècle, dans le Loir-et-Cher. Je dormais dans la tour, où il faisait 6 degrés l'hiver."

C'est à l'occasion d'un Noël que la jeune Zabou Breitman a réalisé à quel point la situation de ses parents était compliquée, financièrement. "Un Noël, je suis arrivée devant le sapin, et pour qu'il y ait quelque chose, mon père qui était très inventif avait fabriqué de très jolis rouleaux de papier à déplier. Et il avait écrit : ’bon pour une robe’", se souvient-elle, à l'antenne d'Europe 1. "J'ai compris ce jour-là, alors qu'il y avait des signes que je ne voulais pas voir, que c'était la grosse galère, qu'il n'y avait plus rien. Plus rien du tout. (...) Tout leur souriait, et puis à un moment donné les choses ne se sont plus très bien passées." Et de conclure : "Nous n'avions plus du tout de sous."

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